Le président de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina, a appelé mercredi à Nairobi à une réforme de l'architecture financière mondiale, afin de "mobiliser encore plus de ressources financières" pour "atteindre les objectifs de développement durable de l'Afrique".
Adesina s'exprimait à l'ouverture officielle des assemblées annuelles de la BAD qui se tiennent du 27 au 31 mai à Nairobi, au Kenya sur le thème "La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale".
Comme perspectives, la BAD a introduit plusieurs innovations financières, selon le président Adesina.
Le mois dernier, l'institution a émis un capital hybride de 750 millions de dollars sur le marché mondial des capitaux, une première pour une banque multilatérale de développement. Ce capital, qui sera levé 3 à 4 fois, augmentera significativement la capacité de prêt de la Banque.
Adesina a également salué l'approbation récente par le Conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) de l'utilisation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) comme capital hybride, une proposition développée conjointement par la BAD et la Banque Interaméricaine de Développement.
"Si la limite approuvée de 20 milliards de DTS est acheminée vers les banques multilatérales de développement comme la nôtre, nous pourrons fournir au moins 80 milliards de dollars de nouveaux soutiens financiers", a-t-il précisé, appelant tous les actionnaires à soutenir cette vision.
Dans la lutte contre le changement climatique, la BAD va mobiliser 25 milliards de dollars en financement climatique.
La BAD renforce également les partenariats globaux pour l'Afrique. Avec le soutien du G7, l'Initiative pour l'Action Affirmative de Financement en faveur des Femmes (AFAWA) facilite l'accès des femmes au financement. AFAWA a approuvé 1,7 milliard de dollars pour plus de 18 300 entreprises détenues par des femmes et vise à atteindre 2 milliards de dollars d'ici la fin de l'année.
Pour soutenir l'entrepreneuriat des jeunes, la BAD a établi des Banques d'Investissement pour l'Entrepreneuriat des Jeunes en collaboration avec l'Agence Française de Développement.
Les premières initiatives au Libéria et en Éthiopie, avec un financement respectif de 16 et 12 millions de dollars, ont déjà été approuvées, et d'autres pays préparent leurs soumissions.
En partenariat avec la Banque Islamique de Développement et l'Agence Française de Développement, la BAD finance le programme i-DICE au Nigeria, visant à créer 6 millions d'emplois et à ajouter 6,4 milliards de dollars à l'économie.
Enfin, la BAD, la plateforme d'investissement Africa50 et l'Union Africaine ont lancé l'Alliance pour les Infrastructures Vertes en Afrique (AGIA), visant à mobiliser 10 milliards de dollars pour les infrastructures vertes et accélérer les transitions vertes sur le continent.