Les Etats-Unis ont décidé jeudi d'imposer des sanctions à une coalition de groupes rebelles qu'ils accusent de chercher à renverser le gouvernement de la République démocratique du Congo et d'alimenter le conflit dans l'est du pays, selon un communiqué.
Les sanctions visent l'Alliance du fleuve Congo (AFC), dont le département du Trésor américain a déclaré dans un communiqué qu'il s'agissait d'une coalition politico-militaire lancée en décembre. Il a précisé que le principal membre de l'alliance était le mouvement M23, qui fait déjà l'objet de sanctions américaines.
"L'action d'aujourd'hui renforce notre engagement à demander des comptes à ceux qui cherchent à perpétuer l'instabilité, la violence et les atteintes aux civils pour atteindre leurs objectifs politiques", a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, dans le communiqué.
"Nous condamnons l'AFC et ses affiliés, y compris le M23, pour avoir alimenté ce conflit meurtrier et exacerbé la crise humanitaire dans l'est de la RDC", a -t-il ajouté.
Gel des actifs
Washington a également imposé des sanctions à Corneille Nangaa, un ancien chef de la commission électorale du Congo accusé de saper les élections dans le pays, que Washington avait initialement ciblé avec des sanctions en 2019.
Le Trésor a déclaré jeudi que Nangaa était à nouveau frappé par des sanctions pour avoir agi en tant que dirigeant de l'Alliance du fleuve Congo, qu'il a, selon lui, lancée aux côtés des dirigeants du M23.
Le chef du M23, Bertrand Bisimwa, a également été frappé par des sanctions dans le cadre de l'action qui gèle tous les actifs américains des personnes ciblées et interdit généralement aux Américains de traiter avec elles.
Twirwaneho, un groupe armé de la province du Sud-Kivu qui est membre de l'alliance et collabore avec le M23, a également été visé, de même qu'un commandant et un chef militaire adjoint du groupe.
Procès
Ces nouvelles sanctions américaines sont annoncées alors que le procès contre lui et compagnie se déroule à la cour militaire de Kinshasa. Ils sont jugés, par contumace, pour crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison dans la partie Est de la RDC.
L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel leader de l'Alliance Fleuve Congo (AFC) et alliés, une vingtaine, sont jugés par contumace.
Par son pouvoir d'injonction sur le parquet, le ministre de la Justice a accéléré l'instruction pré-juridictionnelle et considère ce procès d’historique.