Une délégation russe s'est entretenue jeudi avec le président de transition du Burkina Faso, Ibrahim Traore, lors d'une réunion qui a notamment porté sur une éventuelle coopération militaire, a indiqué la présidence burkinabè dans un communiqué.
Cette visite, conduite par le vice-ministre russe de la défense Yunus-Bek Yevkurov, fait suite aux entretiens entre M. Traore et le président russe Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg en juillet.
Les relations de ce pays d'Afrique de l'Ouest, dirigé par un militaire, avec Moscou sont sous les feux de la rampe depuis qu'il a chassé les troupes françaises en février, ce qui a alimenté les spéculations sur le renforcement des liens sécuritaires avec la Russie, comme c'est le cas au Mali voisin, où opèrent les paramilitaires russes de Wagner.
La réunion a abordé "les domaines de coopération (qui) concernent principalement le domaine militaire, y compris la formation des élèves officiers et des officiers burkinabés à tous les niveaux, y compris les pilotes en Russie", selon le communiqué.
Le document ne précise pas si des formateurs militaires russes seront envoyés au Burkina Faso.
Influence russe
Le président de la transition, le colonel Assimi GOITA a reçu jeudi à Koulouba cette forte délégation de la fédération de Russie. Cette visite intervient alors que les sanctions de l'ONU contre le Mali prenait fin, après que la Russie a opposé son veto lors d'un vote du Conseil de sécurité visant à les renouveler.
Au centre des entretiens avec le président de transition du Mali, le renforcement des liens de coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays et la question de la situation sécuritaire dans le Sahel où l'on craint une résurgence des violences, après le début du retrait de la Mission de l'ONU (la Minusma) et le répli des groupes armés, signataires de l'accord d'Alger), dans le nord du Mali.
Cette visite pourrait être un nouveau signe que Moscou cherche à renforcer son influence en Afrique à la suite de la mort d’Evgeniy Prigojine, qui, par l'intermédiaire du groupe Wagner, avait établi un réseau d'intérêts dans plusieurs pays africains.