Au moins 20 personnes ont été tuées lors d'une attaque dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le groupe terroriste Daesh ayant revendiqué le massacre.
"L'ennemi ADF (Allied Democratic Forces) a tendu une embuscade aux agriculteurs vers 16 heures (14 heures GMT) vendredi près du village d'Enebula", a déclaré Patrick Mukohe, dirigeant de la société civile locale, à l'agence de presse AFP par téléphone samedi.
L'ADF est un groupe militant allié à Daesh.
Mukohe a déclaré avoir compté 21 corps d'hommes et de femmes sur le site du massacre, à quelque 30 kilomètres à l'ouest de la ville d'Oicha, dans la province du Nord-Kivu.
Jules Kambale, qui travaille à la morgue de l'hôpital d'Oicha, a déclaré que l'hôpital avait reçu 19 corps.
L'activiste local Janvier Kasereka Kasayirio a déclaré que 22 corps étaient arrivés à un hôpital voisin.
Charles Ehuta Omeanga, l'administrateur militaire régional, a confirmé l'attaque, qu'il a attribuée à des "terroristes de l'ADF", mais a déclaré qu'il n'était pas en mesure de donner un bilan définitif.
Daesh a ensuite revendiqué l'attaque sur sa chaîne Telegram.
Anthony Mwalushay, porte-parole de l'armée dans la région du Nord-Kivu où l'attaque a eu lieu, a déclaré que les assaillants avaient utilisé des machettes "pour éviter la confrontation avec l'armée".
Dans une vidéo partagée sur les médias sociaux, et authentifiée par Mukohe, une foule entoure le corps d'un homme attaché à un cadre en bois, la gorge tranchée.
Le corps est placé dans une bâche et ajouté à une pile de sacs mortuaires tachés de sang.
"Une situation catastrophique"
Les ADF, à l'origine des insurgés en Ouganda, ont pris pied dans l'est de la RDC dans les années 1990 et ont depuis été accusés d'avoir tué des milliers de civils, devenant le plus meurtrier des quelque 120 milices et forces hors-la-loi dans la région profondément troublée.
Depuis 2019, certaines attaques des ADF dans l'est de la RDC ont été revendiquées par Daesh, qui décrit le groupe comme sa filiale locale, Daesh Central Africa Province.
Lorsque les corps des dernières victimes sont arrivés à la morgue d'Oicha, certains jeunes ont tenté de bloquer la route nationale voisine en signe de protestation.
Ils ont été rapidement dispersés par la police qui, selon une source de la société civile, a tiré des balles.
"La situation ici est catastrophique", a déclaré cette source.
Jeudi, la mission des Nations unies dans le pays, la MONUSCO, a déclaré que plus de 30 personnes avaient été tuées par les ADF dans la province voisine d'Ituri en début de semaine.
Le mois dernier, les États-Unis ont offert une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour toute information concernant le chef des ADF, Seka Musa Baluku.