Il s'agit de Chaima Issa, membre de la principale coalition d'opposition Front de salut national (FSN), et l'ancien ministre Lazhar Akremi. Les deux font partie d'un groupe d'une vingtaine d'opposants et personnalités du monde des affaires arrêtés depuis février dans le cadre d'une enquête pour "complot contre la sûreté de l'Etat".
Les deux opposants libérés ont d'ailleurs exprimé leurs inquiétudes quant au sort de leur camarades encore sous les verrous.
le président tunisien Saied les a qualifiés de "terroristes" mais leurs avocats ont dénoncé des dossiers d'accusation "vide".
A sa sortie, Chaïma Issa, qui arborait un t-shirt rouge marqué du mot "Free" (Libre), a dit savourer son "bonheur d'être libre". "Mais c'est un bonheur incomplet" car "l'injustice que j'ai subie frappe toujours mes amis" encore emprisonnés, a-t-elle dit devant des journalistes dont l'AFP.
"On est entrés, on est sortis. On ne sait pas pourquoi nous sommes entrés (en prison, ndlr) ni pourquoi nous sommes sortis. Voilà! Tout simplement", a déclaré de son côté M. Akremi, dont la libération a été saluée comme celle de Mme Issa par des klaxons et des applaudissements d'une vingtaine de personnes.
Le comité de défense, qui avait annoncé la décision de leur remise en liberté, a dit avoir réclamé la libération des autres opposants politiques, mais le juge de la Cour d'appel a rejeté cette demande.
Avant eux, le 24 mai, le patron de Mosaïque FM, une radio privé indépendante la plus écoutée de Tunisie, Nouredine Boutar, avait été relâché après avoir été emprisonné dans le cadre de cette enquête, mais sous condition de paiement d'une caution d'un million de dinars (environ 300.000 euros). Il reste poursuivi pour "complot contre la sûreté de l'Etat et blanchiment d'argent".
Rappelons qu'une centaine de manifestants et de proches des opposants et personnalités détenus, avaient manifesté jeudi matin, dénonçant des arrestations motivées par des "raisons politiques".
La campagne d'arrestations lancée depuis février a visé des dirigeants politiques de premier plan, dont le co-fondateur du FSN, Jaouhar Ben Mbarek, et le chef du mouvement islamo-conservateur "Ennahdha", membre du FSN, Rached Ghannouchi.
Plusieurs ONG tunisiennes et internationales ont fait état d'une régression des droits et des libertés dans le pays depuis le coup de force par lequel M. Saied s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.
TRT Afrika et Agences