Mohamed Bouanane est soupçonné de « monopole et de spéculation avec des denrées alimentaires subventionnées et des soupçons de blanchiment d’argent »/AA

La justice tunisienne a ordonné, jeudi, le placement en garde à vue du président de la Chambre nationale des propriétaires de boulangeries, Mohamed Bouanane, pour des soupçons de « monopole et de spéculation avec des denrées alimentaires subventionnées et des soupçons de blanchiment d’argent ».

La radio privée locale « Mosaïque FM » a indiqué que le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné le placement en garde à vue de Mohamed Bouanane, président de la Chambre nationale des propriétaires de boulangeries, affiliée à l’Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica, patronat tunisien).

« Outre Mohamed Bouanane, il a été décidé également de placer en garde à vue le propriétaire d'une boulangerie ainsi qu’un minotier (sans décliner leurs identités), pour des soupçons de monopole et de spéculation avec des denrées alimentaires subventionnées et de soupçons de blanchiment d’argent », ajoute la même source.

La radio privée n'a pas donné de détails concernant l’arrestation des suspects ou la durée de leur garde à vue, tandis que pour l’heure, les autorités n’ont émis aucun commentaire à ce propos.

Bouanane avait récemment déclaré à Anadolu au sujet de la pénurie de pain, que « le problème était résolu une fois pour toutes et que le pain était à nouveau disponible ».

« Cette semaine, nous avons produit du pain subventionné, et les autres (boulangeries modernes, ndlr) étaient à l’arrêt. Grâce à notre travail, les longues files d’attente ont diminué », avait-il ajouté.

Il avait également infirmé ce qui a été relayé sur l’existence d’un monopole de la farine, en assurant : « Il n'y a pas de monopole ni de spéculation ; s'ils nous donnent la farine, nous produirons du pain ».

« L'Etat veut que le pain subventionné soit fourni aux citoyens », avait insisté Bouanane.

Les Tunisiens endurent une crise du pain qui sévit depuis des semaines, selon des médias locaux et des publications sur les réseaux sociaux.

Le 27 juillet, le président tunisien Kaïs Saïed avait appelé l'ancien gouvernement dirigé par Najla Bouden à prendre des « mesures urgentes » pour mettre fin à la crise du pain, accusant des lobbies d’être responsables de la pénurie de cet aliment de base.

Quelques jours plus tard, Saïed limoge Bouden et nomme Ahmed Hachani à la tête du gouvernement, sans expliquer les raisons de cette révocation.

AA