Les Togolais votent lundi à des élections législatives et régionales après une réforme de la Constitution controversée, destinée selon l'opposition à prolonger le règne du président Faure Gnassingbé.
Selon cette réforme adoptée le 19 avril à l'unanimité par les députés, le président sera élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, par les députés et non plus par le peuple. Le prochain scrutin au suffrage direct, qui était prévu en 2025, n'aura donc pas lieu.
Le pouvoir résidera désormais entre les mains du président du conseil des ministres, une sorte de super-Premier ministre qui sera obligatoirement "le chef du parti majoritaire" à l'Assemblée nationale.
Le chef du parti vainqueur des élections sera nommé à cette nouvelle fonction. Le président du parti majoritaire actuellement à l'Assemblée, l'Union pour la République (UNIR), n'est autre que Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père, lui-même resté près de 38 ans aux manettes de l'Etat.
L'opposition craint que le nouveau texte permette la prolongation du règne des Gnassingbé à la tête du pays.
Les Togolais votent lundi pour élire 113 députés à l'Assemblée nationale mais aussi, pour la première fois, 179 conseillers régionaux qui - avec les conseillers municipaux - désigneront le Sénat nouvellement créé.
Pour l'UNIR, cette réforme rend les instances du pouvoir plus représentatives du Togo. Mais les partis d'opposition mobilisent leurs soutiens pour voter contre ce qu'ils qualifient de "coup d'Etat institutionnel".
M. Gnassingbé, 57 ans, a déjà remporté quatre élections, toutes dénoncées comme truquées par l'opposition. En vertu de la constitution précédente, il n'aurait plus pu se présenter qu'une fois à la présidence, en 2025.