Tentative d'évasion en RDC: La police n'est pas en mesure d'identifier les corps

Tentative d'évasion en RDC: La police n'est pas en mesure d'identifier les corps

Les autorités ont annoncé un bilan provisoire de 129 morts et 59 autres personnes ont été blessées.
Des renforts militaires marchent à l'entrée de la prison de Makala à Kinshasa. Photo : AFP

Les autorités de la République démocratique du Congo ont annoncé vendredi qu'elles n'étaient pas en mesure d'identifier les corps des personnes tuées lors d'une évasion de prison qui a fait au moins 129 morts cette semaine, a déclaré le ministère de la Justice.

"Suite à l'incendie et au saccage du greffe de la prison centrale de Makala, suite à la tentative d'évasion du 1er septembre 2024, plusieurs corps de détenus ne peuvent être identifiés", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le communiqué demande aux "familles et aux personnes qui n'ont pas de nouvelles de leurs proches incarcérés dans cette prison de se rendre, à des fins d'identification", dans l'une des quatre morgues.

Les circonstances de la tentative d'évasion de la prison de Makala à Kinshasa, qui contient dix fois plus de détenus que sa capacité d'accueil, aux premières heures de lundi, reste floues.

Femmes violées

Des témoins ont déclaré à l'AFP avoir entendu vers 2 heures du matin des coups de feu qui ont duré plusieurs heures dans la zone de la prison, un quartier populaire et résidentiel.

Le ministre de l'Intérieur de la RDC, Jacquemain Shabani, a annoncé un bilan provisoire de 129 morts dans un communiqué diffusé par vidéo mardi.

Parmi elles, "24 ont été abattues après avoir été alertées", a-t-il précisé.

Au moins 59 autres personnes ont été blessées et reçoivent des soins, a-t-il ajouté, précisant que de nombreuses personnes avaient été écrasées ou étouffées et que plusieurs femmes avaient été violées.

Enquêtes en cours

Le ministre de la justice, Constant Mutamba, a déclaré que des enquêtes étaient en cours "pour identifier et punir sévèrement les auteurs de ces actes de sabotage".

"La décision du gouvernement congolais d'enquêter est un pas positif vers l'assurance qu'une telle tragédie ne se reproduira plus", a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à Human Rights Watch, dans un communiqué vendredi.

"Mais les autorités devraient également prendre immédiatement des mesures décisives pour améliorer les conditions de vie à la prison de Makala, conformément aux obligations nationales et internationales du Congo".

Une prison surpeuplée

La prison de Makala peut accueillir 1 500 détenus, mais elle est surpeuplée et les organisations de défense des droits se plaignent régulièrement des conditions de détention dans cette prison.

Elle accueille 14 000 à 15 000 prisonniers, selon les statistiques officielles.

La prison a déjà été gravement endommagée lors d'une attaque en 2017 qui a conduit à l'évasion de plus de 4 000 prisonniers, dont certains ont été qualifiés de "dangereux" par la police.

AFP