Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, annonce que son parti ne prendra pas part aux élections, dénonçant un "électoralisme biaisé".
Masra estime que le régime en place depuis des décennies avait taillé la constitution et les lois électorales en leur faveur, faisant référence à la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby Itno suite au décès de son père, Idriss Deby Itno.
L'opposant, qui a été premier ministre pendant la transition, affirme que son parti avait demandé à l’époque le report des élections et l'instauration d'un dialogue inclusif. Selon lui, cette demande a été ignorée. "Les mêmes acteurs, qui affirmaient que les lois étaient parfaites, sont aujourd’hui en train de dire que tout doit être refondé", dit-il.
Il s'exprimait lors d'une cérémonie de commémoration du 20 octobre 2022. Ce jour là, au moins 300 jeunes qui manifestaient contre le régime militaire de transition avaient été tués par balles par les forces de l'ordre, selon les ONG nationales.
L'ancien Premier ministre de la Transition a également dénoncé la coalition au pouvoir, la qualifiant de simple continuité du régime précédent. Il a affirmé que "cette coalition se présente désormais à visage découvert en se fabriquant une opposition pour maintenir son contrôle sur le processus politique".
Masra estime que participer aux élections législatives dans les conditions actuelles reviendrait à "servir de caution à l’installation d’un régime de type apartheid", insistant sur le fait que les résultats étaient déjà prévus dans les systèmes des autorités.
"Ce n’est pas nous qui boycottons les élections, on nous demande d’accompagner un électoralisme plutôt que de la démocratie. Il y a une différence entre les deux", a-t-il ajouté.
Succès Masra était deuxième à la présidentielle du 6 mai dernier remportée au premier tour par Mahamat Idriss Deby Itno.
