La France a commencé à retirer ses soldats du Tchad vendredi, a annoncé le ministère tchadien de la Défense, après que N'Djamena a brusquement mis fin le mois dernier à la coopération militaire avec l'ancienne puissance coloniale.
Un contingent de 120 soldats a quitté l'aéroport militaire de la capitale pour la France, a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur Facebook, dix jours après le départ définitif des avions de combat français du pays.
Le Tchad était un maillon essentiel de la présence militaire française en Afrique et son dernier point d'appui dans la région du Sahel après le retrait forcé des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger à la suite d'une série de coups d'État militaires.
Le 28 novembre, Ndjaména a annoncé sa décision de mettre fin à un accord de défense avec Paris datant principalement de l'indépendance en 1960.
En route pour la France
« A midi, 120 militaires français ont décollé de l'aéroport militaire de N'Djamena à bord d'un Airbus A330 Phoenix MRTT, à destination de la France », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur Facebook.
L'armée française, qui compte un millier de personnes dans le pays, n'a pas commenté l'annonce dans l'immédiat.
Le départ vendredi des soldats français s'est déroulé en présence des autorités militaires tchadiennes, ce qui « témoigne de l'intensité de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité », selon le communiqué.
Des soldats et des avions de chasse français ont été stationnés au Tchad presque sans interruption depuis l'indépendance du pays en 1960, contribuant à la formation de l'armée tchadienne.
Rupture des liens militaires
La décision du Tchad de rompre ses liens militaires avec la France est intervenue quelques heures seulement après une visite du ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dont la délégation semblait ignorer l'imminence de cette décision.
Ce pays d'Afrique centrale était le dernier pays du Sahel à accueillir des troupes françaises.
Cette décision est également intervenue peu après que le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré dans une interview à l'AFP que la France devrait fermer ses bases militaires dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Le matériel militaire quittera le Tchad à bord d'un avion Antonov 124 prévu pour les prochains jours, selon le communiqué du ministère tchadien.
Des véhicules militaires de trois bases françaises devraient également être rapatriés en France via le port camerounais de Douala, ajoute le communiqué.
Le président tchadien a précédemment déclaré que la fin de l'accord de défense ne signifiait pas « un rejet de la coopération internationale ou une remise en cause de nos relations diplomatiques avec la France, quelles qu'elles soient ».
