Le chef du principal parti d'opposition tanzanien Freeman Mbowe a été arrêté vendredi avec d'autres responsables après que la police a dispersé un rassemblement "à l'aide de gaz lacrymogènes", à quelques jours des élections locales.
La formation Chadema avait déjà protesté plus tôt cette semaine contre la disqualification de plusieurs de ses candidats à la veille d'un scrutin dans les villes et villages du pays.
Les élections du 27 novembre sont attendues comme un baromètre du paysage politique avant la présidentielle prévue en octobre 2025 dans le pays.
"La police a tendu une embuscade à un convoi dans la forêt de Halungu", dans l'ouest du pays, "et a arrêté le président national du parti, Freeman Mbowe, ainsi que plusieurs autres dirigeants qui l'accompagnaient", a déclaré sur X John Mrema, porte-parole du parti.
"La police a emmené nos dirigeants sans dévoiler leur destination", a-t-il ajouté, appelant à leur libération.
Mrema a également déclaré qu'avant son arrestation, Mbowe avait été empêché par les forces de l'ordre de prendre la parole lors d'un rassemblement de ses partisans dans la ville de Mlowo, dans le sud du pays.
Les policiers sont alors intervenus et ont "dispersé la foule rassemblée à l'aide de gaz lacrymogènes", selon le parti.
La police a confirmé détenir Mbowe et ses collègues, les accusant d'avoir violé le calendrier des rassemblements en tentant d'organiser "un rassemblement dans une zone qui n'était pas prévue pour le Chadema".
"Nous les détenons pour les interroger et mener des enquêtes car certains officiers ont été blessés par les partisans de l'opposition alors qu'ils dispersaient la foule", a déclaré dans une vidéo le chef de la police régionale de Songwe, Augustino Senga.
Mbowe avait déjà été brièvement arrêté fin septembre aux côtés de dizaines de personnes lorsque la police tanzanienne avait empêché une manifestation de leur parti à Dar es Salam.
Le scrutin local sera le premier test pour la présidente Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions à la suite de la mort soudaine de son prédécesseur John Magufuli en mars 2021.