Le bilan des affrontements entre l'armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) au Soudan s'élève à 528 morts, selon le ministère de la santé, alors que l'ancien premier ministre Abdalla Hamdok a prévenu qu'une guerre civile totale dans ce pays d'Afrique du Nord aurait de graves ramifications au niveau mondial.
Les affrontements entre les armées de généraux rivaux ont touché 12 des 18 États, selon le ministère soudanais de la santé.
Un communiqué du ministère a indiqué samedi que 4 599 personnes ont également été blessées dans les violences qui ont débuté le 15 avril.
Le ministère avait précédemment établi le bilan des violences à 512 morts et 4 193 blessés.
Selon l'ONU, environ 75 000 personnes ont été déplacées par les combats dans la capitale Khartoum ainsi que dans les États du Nil Bleu et du Nord-Kordofan, ainsi que dans la région occidentale du Darfour.
De nouveaux affrontements ont éclaté samedi entre l'armée soudanaise et les combattants du RSF, malgré un cessez-le-feu de trois jours.
Dans un communiqué, les forces de sécurité soudanaises ont affirmé avoir abattu un avion militaire à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.
L'armée soudanaise n'a fait aucun commentaire à ce sujet. Des milliers de personnes, dont des étrangers, ont fui le Soudan depuis l'éclatement de la violence entre les deux rivaux.
Ces derniers mois, un désaccord a éclaté entre l'armée et les paramilitaires au sujet de la réforme de la sécurité militaire.
Cette réforme prévoit la participation pleine et entière du FSR dans l'armée, ce qui constitue l'un des principaux enjeux des négociations menées par les parties internationales et régionales en vue d'une transition vers un régime civil et démocratique au Soudan.
Le cauchemar de la guerre civile
Le Soudan n'a plus de gouvernement opérationnel depuis octobre 2021, date à laquelle les militaires ont démis le gouvernement de transition d'Abdalla Hamdok, alors premier ministre, et décrété l'état d'urgence, une décision dénoncée par les forces politiques comme un "coup d'État".
M. Hamdok a prévenu que le conflit dans ce pays africain turbulent pourrait se transformer en l'une des pires guerres civiles au monde s'il n'était pas arrêté rapidement.
"Dieu nous en préserve, si le Soudan devait atteindre un stade de guerre civile proprement dit.... La Syrie, le Yémen, la Libye ne seront plus qu'un petit jeu", a déclaré M. Hamdok lors d'une conversation avec Mo Ibrahim, magnat des télécommunications né au Soudan, à l'occasion d'un événement organisé à Nairobi.
"Je pense que ce serait un cauchemar pour le monde", a-t-il ajouté, précisant que cela aurait de nombreuses ramifications.
"Il ne s'agit pas d'une guerre entre une armée et une petite rébellion. Il s'agit presque de deux armées - bien entraînées et bien armées", a-t-il déclaré, ajoutant que le conflit actuel était une "guerre insensée".
"Personne ne sortira victorieux de ce conflit.
La période de transition du Soudan, qui a débuté en août 2019, devait se terminer par des élections début 2024.