Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi une amnistie générale pour les manifestations politiques organisées depuis 2021, dans le cadre de discussions visant à fixer une nouvelle date pour les élections présidentielles qu'il a reportées ce mois-ci, provoquant des émeutes meurtrières.
M. Sall a été confronté à un mécontentement public et à des appels de plus en plus nombreux à fixer la date des élections après avoir brusquement reporté le scrutin du 25 février, ce qui a déclenché l'une des pires crises qu'ait connues ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis des décennies.
Les manifestations qui ont suivi ont fait au moins quatre morts.
"Dans un esprit de réconciliation nationale, je soumettrai à l'Assemblée nationale ce mercredi en conseil des ministres un projet de loi d'amnistie générale pour les actes relatifs aux manifestations politiques qui ont eu lieu entre 2021 et 2024", a déclaré M. Sall.
Date du mois de juillet
"Cela permettra de pacifier l'espace politique et de renforcer davantage notre cohésion nationale", a-t-il ajouté.
Plusieurs centaines de membres de l'opposition, voire plus de 1 000 selon certains groupes de défense des droits, ont été arrêtés au Sénégal depuis 2021 dans le cadre de la lutte pour le pouvoir entre l'opposant Ousmane Sonko et l'État.
Lundi, M. Sall a également déclaré qu'il souhaitait organiser l'élection présidentielle d'ici juillet, alors qu'un vaste mouvement réclame un vote avant le 2 avril, date d'expiration de son mandat.
Les meilleures conditions possibles
"Mon souhait et mon vœu le plus cher sont d'organiser l'élection présidentielle le plus tôt possible, avant le début de l'hiver (saison des pluies), et dans la paix", a-t-il déclaré.
Il a réitéré son engagement à se retirer à l'expiration officielle de son mandat, le 2 avril.
"En convoquant ce dialogue, je n'ai qu'un seul souci : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles", a déclaré M. Sall.