Près de 90 migrants partis pour l'Europe ont péri lorsque leur navire a chaviré cette semaine et des dizaines de personnes sont portées disparues dans ce drame, le plus récent d'une longue série sur la dangereuse traversée au large des côtes de l'Afrique de l'Ouest.
"Un énième naufrage s'est passé au large de nos côtes et qui aurait coûté, en attendant d'avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes", a déclaré M. Sonko lors d'un discours à l'université Gaston Berger de Saint Louis (nord) diffusé sur sa page Facebook.
"C'est dommage, c'est déplorable. Je lance encore un appel à la jeunesse: votre solution ne se trouve pas dans les pirogues", a-t-il ajouté, s'exprimant devant des centaines de jeunes.
Jeudi, l'agence de presse officielle mauritanienne avait indiqué que les garde-côtes avaient récupéré les corps de 89 personnes dans un gros bateau de pêche traditionnel qui avait chaviré au large de la côte sud-ouest du pays lundi.
L'agence a cité des survivants selon lesquels que le bateau était parti de la frontière entre la Gambie et le Sénégal avec 170 passagers à bord, ce qui porte le nombre de personnes manquantes à 72.
Un haut fonctionnaire local a donné des chiffres similaires à l'AFP, sous couvert d'anonymat.
La route de l'Atlantique est particulièrement dangereuse à cause de ses forts courants et parce que les migrants y voyagent sur des bateaux surchargés, parfois pas en état de naviguer, manquant généralement d'eau potable.
Mais elle est de plus en plus empruntée à cause du renforcement de la surveillance en Méditerranée par de jeunes gens en quête d'un meilleur avenir en Europe.
"Les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu'ils sont eux-mêmes en crise ou en début de crise", a assuré samedi M. Sonko.
"L'avenir du monde est en Afrique, et vous devez en être conscients, vous les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, c'est l'Afrique", a-t-il estimé.
Plus de 5.000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre l'Espagne par la mer sur les cinq premiers mois de l'année, soit 33 morts par jour, selon Caminando Fronteras, une ONG espagnole.
Il s'agit du nombre de décès quotidiens le plus élevé depuis que l'ONG a commencé à collecter des données en 2007.