Le Roi Mohammed VI  au chevet d'un des survivants du séisme qui a frappé le Maroc/ Photo: AP

Par Mohamed Touzani

Le Souverain marocain, arrivé dans la journée de mardi de la capitale Rabat, a visité le centre hospitalier universitaire de Marrakech où sont traitées des personnes qui ont survécu au tremblement de vendredi dernier.

Quelque 2.171 blessés ont été admis aux différents centres hospitaliers de la région de Marrakech, dont 484 dans un état grave, selon des données du ministère marocain de la Santé et a ce stade au moins 2 901 ont perdu la vie dans ce séisme.

Alors que les équipes de secours marocaines et étrangères poursuivent leurs recherches pour retrouver d’éventuels survivants, l’aide humanitaire afflue de toutes les régions du Maroc à destination des zones sinistrées.

À Ouigane, des équipes de recherches sont à pied d’œuvre depuis dimanche pour tenter de retrouver une femme qui est toujours ensevelie sous les décombres, a constaté le journaliste de TRTAfrika.

Les habitants de cette bourgade, située à une cinquantaine de km de la célèbre cité touristique de Marrakech, racontent l’enfer qu’ils ont vécu la nuit de vendredi lorsque la terre a brusquement tremblé, rasant au passage une grande partie des habitations et tuant quatre personnes.

'' Nous étions au lit lorsque le toit s’est effondré sur nos têtes '', témoigne une femme d’une quarantaine d’années qui est restée, avec son mari et son enfant, bloquée plusieurs heures sous les gravats.

''Nous devons notre salut aux gens du douar qui ont déployé de grands efforts pour nous extraire'', ajoute-t-elle en pleurs.

Les secouristes marocains, épaulés par des équipes étrangères provenant d’Espagne, de Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes-Unis,de turquıe engagent une véritable course contre-la-montre pour sortir vivant des décombres des personnes portées disparues.

C'est un grand mouvement de solidarité qui s’est mis en place dans toutes les villes du Royaume pour porter secours aux personnes blessées ou qui sont restées sans toit à cause de la forte intensité de ce séisme qui a touché de plein fouet des zones montagneuses du Haut Atlas.

De longs convois de camions chargés de vivres, de couvertures et de matelas, venant de toutes les régions du Maroc, prennent chaque jour la direction des zones reculées et difficiles d’accès à Amizmir, Asni, Moulay Brahim ou Taroudant, parmi les plus touchées par le séisme.

L’armée marocaine a mis en place, de son côté, un important dispositif de secours et d’acheminement des aides par voie aérienne aux zones sinistrées, avec des hélicoptères qui effectuent quotidiennement des missions d’acheminement ou de largage des aides, et d’évacuation des blessés.

Outre les hélicoptères, ce dispositif mobilise également des drones pour suivre en temps réel la situation sur le terrain et décider de la nature de l’aide à apporter en fonction des besoins, selon l’armée marocaine.

Pour soigner sur place les personnes blessée et éviter l’encombrement des hôpitaux de Marrakech, l’armée marocaine a installé un hôpital médico-chirurgical de campagne dans le village d’Asni (50 km de Marrakech).

"Cet hôpital dispose d’un bloc opératoire et offre des soins médicaux sous la supervision de 24 médecins dans diverses spécialités médicales et chirurgicales, épaulés par des infirmiers et des assistants sociaux", a déclaré à TRTAfrika le colonel Mohamed Badaoui, directeur adjoint de l’hôpital médico-chirurgical de campagne installé dans le village d’Asni (50 km de Marrakech).

L’hôpital réalise aussi des opérations en chirurgie orthopédique, chirurgie maxillo-faciale, en ORL, neurochirurgie et ophtalmologie, a-t-il précisé, soulignant qu'une cellule psychiatrique a été mise en place pour le suivi des patients traumatisés.

Encore sous le choc, une femme qui a perdu son père et 20 membres de sa famille dans cette catastrophe est venue voir les psychologues de cet hôpital.

'' J’ai tout perdu. Je n’arrive pas à manger ou à m’occuper de ma très petite fille. C’est pour cela que je suis venue dans cet hôpital pour voir le psychologue '', a-t-elle raconté à TRTAfrika

Cinq jours après le drame, les espoirs sont très minces de retrouver encore vivants des personnes qui sont toujours sous les décombres, mais les secouristes refusent la fatalité.

'' Nous continuerons nos recherches et nous ne perdrons jamais espoir de retrouver des survivants '', affirme un officier de la protection civile marocaine.

TRT Afrika