Par Mamadou Barry
Le corps sans vie du député congolais Chérubin Okende, porte-parole du politique Ensemble pour la République, a été retrouvé jeudi 13 juillet dans son véhicule.
Le porte-parole de l'un des principaux partis d'opposition de la République démocratique du Congo a été tué par balles jeudi, ont annoncé les autorités, ce qui accroît les tensions à l'approche des élections nationales de décembre prochain.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre le corps criblé de balles de Cherubin Okende, ancien ministre des Transports et député, affalé dans sa voiture.
Firmin Mvonde Mambu, procureur général de la Cour de cassation, a déclaré jeudi aux journalistes que le corps de Cherubin Okende avait été retrouvé dans une voiture attachée par une ceinture de sécurité, dont le moteur et la climatisation fonctionnaient encore.
Selon lui, une arme a été trouvée dans son véhicule.
Un premier suspect arrêté
Le parquet a informé qu’un premier suspect avait été arrêté dans le cadre de l’assassinat de l’opposant.
"Nous courons derrière le criminel. En ce moment, se trouve, entre les mains de la justice, le premier suspect qui est en train d’être interrogé par le parquet de grande instance", a ajouté M. Mvonde.
"Les investigations ont commencé. La police scientifique a été requise étant donné que la mort a été donnée par balle, tirée d’une arme trouvée à côté du défunt. Les premiers éléments révèlent que la mort est survenue par balle. Je voudrais également vous informer que les témoignages recueillis ne nous permettent pas à l’instant de dire qui serait le criminel et d’où il est venu. Mais les indices sérieux sont entre les mains des enquêteurs, en ce sens que plusieurs personnes concourent pour que ce criminel soit déniché", a détaillé le procureur général près la Cour de cassation.
Felix Tshisekedi consterné
Via le compte Twitter de la Présidence de la République, Félix Tshisekedi a déclaré avoir appris avec consternation la disparition dans des conditions tragiques, de Chérubin Okende.
Le chef de l'Etat a "enjoint la justice à faire toute lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble".
De son côté, le Président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, a réclamé "des enquêtes intégrales et inclusives dans tous les sens pour identifier et sanctionner dans toute la rigueur de la loi, les auteurs de ce crime odieux ".
Dans un tweet, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a fait savoir que "le Gouvernement a instruit tous les services de sécurité de faire diligence pour une enquête minutieuse afin de faire la lumière sur cet acte inadmissible".
"Un assassinat politique"
L’opposant congolais Moise Katumbi, président du parti politique Ensemble, dont Chérubin Okende était le porte-parole, qualifie son meurtre d’un "assassinat politique".
"Je suis très en colère, je suis très triste. C'est un assassinat politique pour Chérubin qui était la voix du parti. Quand on ne contrôle plus rien dans le pays, on arrête mes conseillers et mes partenaires, on tue, et on veut nous réduire au silence. Nous n’allons jamais accepter", a déclaré au média français RFI, Moise Katumbi qui se trouvait hors du pays.
Il réclame une enquête indépendante pour "savoir la vérité". Le président d’Ensemble affirme ne plus confiance aux institutions congolaises.
Katumbi a promis que le meurtre de Chérubin OKende ne resterait pas impuni.
"C'est un guet-apens. Il aurait été kidnappé devant la Cour constitutionnelle. Où allons-nous dans ce pays, où est l'état de droit si on doit tuer quelqu’un parce qu’il n’est pas d’accord avec la façon dont le pays fonctionne ?", s’interroge –t-il.