L’opposant, basé dans la ville de Lubumbashi (Sud-Est), séjourne dans la capitale Kinshasa depuis trois semaines. /Photo: AFP

Les autorités congolaises ont empêché, mardi, l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle prévue en fin d’année de se rendre dans la province du Kongo Central, dans le Sud-Ouest de la République démocratique du Congo (RDC) où l’opposant devrait redynamiser son parti politique, a constaté le correspondant d'Anadolu.

L’opposant, basé dans la ville de Lubumbashi (Sud-Est), séjourne dans la capitale Kinshasa depuis trois semaines pour des manifestations de l’opposition contre le pouvoir.

Vêtu de blanc aux côtés de ses collaborateurs, Katumbi était sur le point de franchir la barrière de Kinshasa mais s’est vu interdire de poursuivre son voyage pour la ville de Matadi, chef-lieu du Kongo Central, à plus de 200 kilomètres de la capitale.

La police a dépêché des unités pour barricader la route, empêchant toute circulation. « Vous n'avez pas le droit d'empêcher un Congolais de circuler dans le pays ou de l'obliger à avoir les autorisations des autorités pour se déplacer », a protesté Moïse Katumbi devant les policiers.

Ces derniers lui ont indiqué qu’il ne pouvait pas poursuivre son voyage car ne disposant pas d’une autorisation du gouverneur de la province du Kongo Central.

Dans une correspondance consultée par Anadolu, le gouverneur du Kongo Central a demandé, lundi soir, à l’opposant Katumbi, qui comptait visiter tous les territoires de la province, de reporter ses activités et les compresser en une seule journée.

"L'effectif des forces de sécurité reste limité"

L’autorité a considéré que « les forces de sécurité de la province, dont l’effectif est du reste limité, ne pourront pas se consacrer essentiellement à la couverture de multiples activités d’un parti politique pendant plusieurs jours sur toute l’étendue de la province ».

Un peloton de la police nationale de la RD Congo s'est déployé sur la route de l'aéroport de Goma, le 10 juin 2019, lors d'une manifestation des partisans de l'opposant Moise Katumbi. /Photo : AFP

Olivier Kamitatu, porte-parole de Katumbi, a dénoncé dans une conférence de presse une « dérive dictatoriale » et la « privatisation de la RDC par Felix Tshisekedi » au pouvoir depuis 2019 et candidat à sa propre succession.

Les opposants Matata Mponyo et Martin Fayulu, tous candidats à la prochaine présidentielle, ont apporté leur soutien à Katumbi.

Le climat politique est tendu en RDC. La police a réprimé, samedi dernier, la marche de l’opposition contre la vie chère, l’insécurité et l’opacité dans les préparatifs des élections.

Plusieurs chancelleries occidentales ont dénoncé une répression « brutale » et exigé des sanctions de la part des autorités congolaises.

AA