Selon l'Onu , le M23 serait actuellement à environ 60 km au nord de Bukavu, dans le Sud-Kivu. (Photo: Reuters)
Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont fermement condamné samedi l'offensive des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Les ministres ont également appelé les rebelles et les forces rwandaises de défense à mettre fin à leur offensive.

Dans un communiqué diffusé par le Canada, qui occupe la présidence du G7, les ministres se sont dit particulièrement inquiets de la prise des villes de Minova, Saké et Goma, et ont exhorté les parties à protéger les civils.

"Cette offensive constitue un mépris flagrant de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC", ont dit les ministres des Affaires étrangères, citant l'augmentation du nombre de déplacés et la détérioration des conditions humanitaires.

Au moins 700 personnes ont été tuées et 2800 autres blessées lors des affrontements pour le contrôle de la ville de Goma entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, selon un bilan donné vendredi par l'ONU.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

TRT Afrika et agences