La cheffe de la Mission de l'ONU en RDC, Bintou Keita a dans un communiqué condamné samedi "l'attaque contre des Casques bleus survenue le jour à Sake", cité considérée comme un verrou stratégique sur la route de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
"Huit casques bleus ont été blessés, dont un grièvement ", a déploré Bintou Keita dans ce communiqué.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC a de même a affirmé que depuis plusieurs semaines, "ces casques bleus ont été déployés dans le cadre de l'opération Springbok au Nord-Kivu" où la Monusco et les Forces armées congolaises "mènent des actions conjointes".
Le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, a accusé "l'armée rwandaise" d'avoir "ciblé la position de la Monusco à Sake lors des affrontements" entre les forces armées congolaises et le M23.
Après quelques jours d'accalmie, les combats ont repris dans cette ville située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma, ont indiqué des témoins.Un calme précaire régnait néanmoins dimanche matin, selon eux.
Une source sécuritaire congolaise ayant requis l'anonymat a indiqué à l'Agence France Presse que les Casques bleus ont été blessés dans des tirs d'obus des M23 tombés dans leur camp.
Selon cette source, l'incident s'est produit lorsque des groupes armés dits "patriotes" ("wazalendo") ont "attaqué les rebelles du M23", ces derniers ont lancé des obus sur la ville, dont "deux tombés dans le camp de la Monusco, au quartier Mubambiro et fait des blessés parmi les Casques bleus".
Rébellion majoritairement tutsi, le M23 est apparu en 2012 et, vers la fin de cette année-là, avait brièvement occupé Goma, avant d'être vaincu militairement l'année suivante par l'armée congolaise soutenue par les Casques bleus de la Monusco.
Depuis l'intensification des combats autour de Sake, début février, des milliers d'habitants se sont enfuis vers Goma. Présente en RDC depuis 25 ans, la Monusco qui compte actuellement 15.000 Casques bleus, a amorcé son retrait dans le pays depuis fin février. Les autorités congolaises ont souhaité que le retrait soit complet à la fin de cette année.