Le parti au pouvoir en République démocratique du Congo a appelé ses membres vendredi à travailler à une réforme constitutionnelle dont l'opposition craint qu'elle ne prolonge le mandat du président Félix Tshisekedi.
La constitution actuelle "a montré ses limites dans l'exercice du pouvoir public", a déclaré Augustin Kabuya, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de Tshisekedi, dans une circulaire publiée sur X.
Kabuya a invité les dirigeants du parti à "mobiliser et sensibiliser" ses membres sur "l'intérêt de la mise en œuvre du processus de révision de la Constitution".
L'opposition congolaise et les activistes pro-démocratie mettent en garde depuis des semaines contre de tels efforts.
"Tenter de modifier la constitution pour rester au pouvoir est une ligne rouge", a dit le mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement (Lucha) sur X, réagissant à la circulaire.
"Le peuple congolais a déjà dit non et se mobilisera pour barrer la route à une telle tentative".
Ces derniers mois, le président Tshisekedi a qualifié à plusieurs reprises la constitution de "dépassée" et a appelé à des "réformes".
La population a voté par référendum pour la constitution actuelle en 2006, dont certaines parties ont été révisées en 2001.
En vertu de la constitution actuelle, un président est toujours limité à deux mandats de cinq ans.
Les modifications de la constitution congolaise doivent être votées par référendum ou par 60 % des membres du parlement.
"Le parti présidentiel entretient le flou sur ses véritables intentions : veux-t-il procéder à une révision de la Constitution ou adopter un nouveau texte ?", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Christian Moleka.
En janvier 2015, des manifestations ont éclaté dans la capitale Kinshasa et dans d'autres villes contre la révision de la loi électorale du pays.