RDC : deux docteurs suspendus pour "négligence d’une femme enceinte et de son bébé à Kinshasa". Photo : Reuters

Par Kudra Maliro

Le ministre de la santé publique, hygiène et prévention a signé, jeudi, une série de décisions suspendant les docteurs Jean-Paul Divengi et Roger Kongo, respectivement médecins-directeurs de l'Hôpital général de référence de Kinshasa et de la Clinique Ngaliema.

Selon un document publié par le ministère de la santé publique dont TRT Afrika a pu consulter, "ces deux docteurs ont écopé de ces sanctions pour avoir failli à assumer leurs responsabilités de garantir la prise en charge gratuite de la femme enceinte, de l'accouchement et du nouveau-né".

La famille de victime affirme que la clinique Ngaliema a négligé Annie, "refusant de s'occuper d'elle et l'envoyant à un autre hôpital sans même avoir effectué les procédures médicales de base. Aucun signe vital, aucune surveillance du rythme cardiaque du fœtus, aucun examen du col de l'utérus ni aucune échographie n'ont été effectués".

La famille a dû trouver un moyen de transport pour emmener Annie à l'hôpital général de référence de Kinshasa, où elle a succombé à ses complications.

Communiqué

La famille s'interroge également sur l'impact de la politique de maternité gratuite prônée par le président Tshisekedi.

Le 5 septembre 2023, le Chef de l'État Congolais, Félix-Antoine Tshisekedi a lancé le programme de gratuité des accouchements dans la ville de Kinshasa dont l’objectif est de mettre fin à la mortalité de mère et enfant lors de l’accouchement.

Ce projet estime à environ 7 millions de dollars chaque année. Plus de 516 Zones de santé profitent de cette gratuite de l’accouchement à travers le pays.

Les proches d'Annie dénoncent "la négligence" dont elle a été victime à la clinique Ngaliema, expriment leur "indignation face à cette cruauté inhumaine" et réclame toute la lumière sur ce qui lui est arrivé.

Le communique du ministère de la santé publique souligne que "cette négligence a entrainé la mort de Tshidibi Mulumba Annie, infirmière de son état, et de son bébé".

La RDC est l’un des pays où le taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Photo : Reuters

Le gouvernement congolais a aussi annoncé des sanctions à l'encontre de tout service d'urgence qui va refuser d'admettre des patients en détresse et leur fournir les soins nécessaires.

"Désormais, tout le monde doit être au courant qu'il n'y aura plus de tolérance du fait que chacun fait son service en baissant la qualité. Il n'y aura plus du tout de tolérance pour les prestataires de soins qui refusent délibérément de donner des soins de santé aux personnes en détresse", martèle le communiqué du ministère de la santé publique.

La RDC est l’un des pays où le taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde (entre 500 et 700 décès pour 100 000 naissances, selon les dernières estimations de l’OMS).

"Nous répétons encore que les services de santé doivent être accessibles à tous les congolais, surtout ceux qui sont en détresse. Ces mesures ont pour objectif de garantir l'accessibilité des services de santé à tous les congolais ", conclut le ministre le ministre de la santé publique.

TRT Afrika