Par
Kudra Maliro
Le gouvernement, via son porte-parole Patrick Muyaya, s’est félicité de ce progrès réaliser en matière de liberté de presse.
L’Est du pays étant en proie à des groupes armés, plusieurs journalistes ont été contraints de fuir leurs domiciles suite aux menaces de rebelles.
Yassin Kombi, un journaliste de 28 ans, travaillant pour la BBC notamment dans la région de Beni, vit dans la région depuis plus de 10 ans et il a déjà couvert plusieurs incidents dont des attaques.
“Je ne me suis jamais senti en sécurité en travaillant dans cette zone comme journaliste reporter. Et cela, pour de multiples raisons. En rapportant des violences à Béni, on s’expose à des critiques d’un camp ou d’un autre. Tantôt ce sont les autorités qui se sentent lésées, tantôt ce sont les milices. Certaines populations vous accusent même d’être à la solde du gouvernement”, a expliqué M. Kombi.
Le journaliste cite également l’exemple d’un groupe de pression local qui, dit-il, lui avait exigé d’apporter un démenti sur des informations qu’il venait d’annoncer, de peur d’être tenu pour responsable des débordements lors de manifestations qu’il avait initiées dans la ville de Béni.
Le reporter avait dû quitter momentanément sa ville natale par peur de représailles.
“Ici, ceux qu’on estime ecombrant et leurs proches sont régulièrement pris pour cibles”, regrette Yassin Kombi.
La journée internationale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai de chaque année. Les journalistes congolais ont choisi le thème :" la Liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo’’ en présence du président congolais, Félix Tshisekedi.
La célébration de cette journée intervient dans un contexte d’opérations militaires pour tenter de déloger le M23 qui contrôle plusieurs localités de la région.
Plusieurs journalistes congolais disent avoir reçu des menaces émanant du groupe rebelle suite à des reportages qu’ils ont réalisés dans l’est de la République démocratique du Congo où sévissent ce groupe et plusieurs autres milices, faisant des victimes parmi les civils.
Dans un communiqué diffusé sur son compte twitter, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a dénoncé un reportage de Patient Ligodi, journaliste congolais et correspondant de la Radio France Internationale, dans lequel il évoque le meurtre de 60 civils dans le territoire de Rutsuru entre le 20 au 25 Avril 2023, massacre qu’il a attribué aux insurgés.
Concernant la situation des professionnels de l’information, RSF note que “les journalistes sont aussi pris en étau entre les injonctions des rebelles du M23 et celles des forces loyalistes”.