Des soldats congolais des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) marchant en ligne après que l'armée a pris le contrôle d'un camp rebelle de l'ADF. Photo : Reuters

Trois militaires sud-africains ont été tués et au moins 14 autres ont été blessés lors de combats dans l'est de la République démocratique du Congo jeudi, a déclaré l'Union de défense nationale sud-africaine dans un communiqué samedi.

Les troupes congolaises ont repoussé une tentative d'assault nocturne des rebelles dans l'est du pays, ont déclaré deux sources de l'armée congolaise samedi.

Un officier de l'armée, s'exprimant également sous le couvert de l'anonymat, a affirmé que les rebelles avaient ciblé ces défenses avec des armes lourdes et que l'armée avait réagi.

« Nous avons arrêté leur progression. Nous les maintenons à distance de Goma », a ajouté l'officier.

Le gouvernement et l'armée congolaise n'ont pas immédiatement commenté la situation.

Situation périlleuse

La récente escalade a incité les Nations unies à mettre en garde contre le risque d'une guerre régionale plus étendue. Le Congo, les Nations unies et d'autres pays accusent le Rwanda voisin d'alimenter le conflit avec ses propres troupes et armes. Le Rwanda nie ces accusations.

Vendredi, l'armé a annoncé la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu, tué sur la ligne de front.

La recrudescence des hostilités a également aggravé la situation humanitaire déjà désastreuse des provinces orientales, 400 000 personnes supplémentaires ayant été forcées de fuir leur foyer cette année seulement, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés.

« La situation des civils de Goma devient de plus en plus périlleuse et les besoins humanitaires sont énormes », a déclaré Human Rights Watch samedi.

Pas de solution militaire

Le président angolais Joao Lourenço a exhorté les parties au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo à reprendre leurs pourparlers de paix, qui avaient échoué l'an dernier, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

"Les défis sécuritaires et le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo n'ont pas de solution militaire", a dit le ministère dans un communiqué tard vendredi, ajoutant que le président "a exhorté les parties à retourner immédiatement à la table des négociations".

Ankara offre sa médiation

La Turquie est prête à fournir son soutien pour résoudre le différend entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), si les deux parties le souhaitent, a déclaré le président turc.

“Nous, en tant que Turquie, sommes prêts à fournir tout le soutien nécessaire pour résoudre cette question (le conflit entre le Rwanda et la République démocratique du Congo), ce qui contribuera à la stabilité et à la paix dans la région des Grands Lacs, si les deux parties le souhaitent”, a indiqué Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse conjointe jeudi avec son homologue rwandais Paul Kagame, en visite dans la capitale Ankara.

Le président turc a également souligné que son pays “ travaille jour et nuit pour trouver des solutions aux problèmes africains sur la base d'une politique gagnant-gagnant”.

Le M23 doit stopper son offensive

La commission des affaires étrangères du Sénat américain et l'Union européenne ont mis en garde contre la menace qui pèse sur Goma et ont appelé le M23 à stopper son avancée.

Dans un communiqué publié samedi, l'UE a déclaré que "le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer".

Le gouvernement rwandais n'a pas réagi aux sorties de Washington et Bruxelles.

Le M23 a brièvement réussi à s'emparer de Goma lors d'une précédente rébellion en 2012, ce qui a incité les donateurs internationaux à réduire leur aide au Rwanda.

TRT Afrika et agences