L'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a annoncé, samedi, avoir retenu trois candidats pour l'élection présidentielle prévue le 6 octobre prochain. Il s'agit de l'actuel président, Kais Saied, du secrétaire général du Mouvement populaire, Zouhair Maghzaoui et du chef du "Mouvement Azimoun", Ayachi Zammel. C'est ce qui est ressorti d'une conférence de presse tenue par l'ISIE dans la capitale, Tunis.
"À la date de clôture du dépôt des candidatures, le 5 août, l'instance a reçu 17 dossiers de candidature à l'élection présidentielle pendant la période de dépôt des candidatures", a déclaré le président de l'ISIE, Farouk Bouaskar.
Farouk Bouaskar a précisé qu'"après que le Conseil de l'ISIE a vérifié la disponibilité des conditions de candidature, les documents requis et le nombre de recommandations requises dans les dossiers de candidature, le Conseil a approuvé à l'unanimité la liste des candidats acceptés par ses membres".
Le chef de l'Instance a souligné que "14 dossiers de candidature ont été rejetés, soit en raison de l'absence des recommandations requises, soit du fait qu'ils ne remplissaient pas les conditions légales et de la présence de lacunes dans les dossiers de candidature".
Bouasker a, par la même occasion, expliqué que "les raisons du rejet reposent sur des raisons juridiques, notamment l'absence de conditions légales relatives aux dons populaires ou l'absence de garantie financière (10 mille dinars, soit environ 3,3 mille dollars)."
"Autant la tâche d’acceptation et de traitement des dossiers des candidats était sensible, autant le Conseil de la Commission était pleinement conscient de la responsabilité historique et désireux d’accomplir cette tâche avec professionnalisme et cohérence", a détaillé Bouasker.
Le 29 juillet a débuté le délai d'acceptation des dossiers de candidature, selon une précédente déclaration du chef de l'instance, Farouk Bouaskar.
En avril dernier, le Front du salut national, la plus grande coalition d’opposition, a annoncé qu’il ne participera pas aux élections en raison de "l’absence de conditions de concurrence". Alors que les autorités affirment que les élections remplissent les conditions d’intégrité, de transparence et de concurrence loyale.
Les mouvements d'opposition en Tunisie ont rejeté "les mesures d'exception imposées par Saïed depuis le 25 juillet 2021, installant le pays dans une crise politique persistante".
Parmi ces mesures figurent la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, l'adoption de lois par décrets présidentiels, la tenue d'élections législatives anticipées et l'approbation d'une nouvelle Constitution par référendum.
Plusieurs mouvements politiques tunisiens ont considéré ces mesures comme "une consécration du pouvoir autocratique", à un moment où d’autres mouvances tunisiennes les ont considérés comme "une restauration du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le régime du président de l’époque, Zine el-Abidine Ben Ali.