La Chine condamne fermement l'attaque d'une milice en République démocratique du Congo et exhorte le pays à en traquer les auteurs, a déclaré jeudi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Plusieurs médias ont rapporté, la veille, qu'une milice a attaqué un site minier dans la province d'Ituri (nord-est), riche en or, tuant plusieurs civils dont au moins quatre ressortissants chinois.
Plusieurs personnes auraient également été blessés dans cette attaque, attribuée par certaines de ces sources au groupe armé Codéco (Coopérative pour le développement du Congo), qui se veut un défenseur des intérêts de la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema.
Les attaques de sites et convois miniers sont fréquentes en Ituri ainsi que plus au sud, dans l'autre province aurifère du Sud-Kivu, où les mineurs chinois sont nombreux. Les conflits autour de l'or sont récurrents entre les populations locales et les exploitants chinois.
"Il y a eu incursion des Codéco dans le site minier des Chinois" non loin de la localité d'Abombi, en Ituri, a déclaré à l'AFP le député provincial Jean-Pierre Bikilisende. "Nous avons un premier bilan provisoire de quatre Chinois tués et deux éléments de l'armée congolaise blessés", a-t-il ajouté.
Deux travailleurs humanitaires tués
Ailleurs, des travailleurs humanitaires ont été visés par une attaque meurtrière.
Le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour la RD Congo, Bruno Lemarquis, a condamné fermement l’attaque contre un convoi humanitaire le 30 juin dans la ville de Butembo, au Nord-Kivu, qui a conduit à la mort tragique de deux travailleurs humanitaires.
Deux humanitaires ont perdu la vie et cinq véhicules de l’organisation TearFund ont été incendiés lors de cet incendie.
Cette attaque contre une organisation humanitaire est une première dans cette zone où la situation humanitaire est très critique.
Lemarquis affirme que cette attaque s'inscrit dans un contexte d'escalade de violence extrêmement préoccupant dans la province du Nord-Kivu, mettant en péril le travail et la vie des travailleurs humanitaires.
Le coordonnateur humanitaire ajoute que plus d’une dizaine de travailleurs humanitaires ont également été enlevés au premier semestre 2024.
Il appelle toutes les parties au conflit à garantir la libre circulation et la sécurité des travailleurs humanitaires.
"Ces attaques, qui constituent une violation grave du droit international humanitaire, ont un impact dévastateur sur l'accès humanitaire et la capacité des organisations humanitaires à fournir une assistance vitale aux populations dans le besoin", réitère M. Lemarquis.
Depuis la fin de la semaine dernière, plusieurs villages du territoire de Lubero sont occupés par les rebelles du M23.
Le mois dernier, le Comité international de la Croix-Rouge a d'ailleurs suspendu ses activités de distribution de vivres aux populations déplacées en raison de l'intensification des affrontements.