"Le Rwanda devrait envisager de fabriquer des ARV, car il s'agit d'un traitement à vie pour les patients, mais il n'y a aucune garantie que les partenaires étrangers continueront à les fournir au pays "pour toujours", a déclaré Hind Hassan, représentante de l'ONUSIDA au Rwanda.
Le Rwanda dépend de ressources extérieures pour traiter plus de 220 000 personnes vivant avec le VIH dans le pays. Les médicaments sont fabriqués dans des pays étrangers et fournis au Rwanda dans le cadre d'un accord principalement financé par le Fonds mondial ou le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR).
"Il s'agit d'un traitement à vie et nous ne nous attendons pas à ce que les ressources extérieures soient maintenues indéfiniment. Le gouvernement doit donc voire comment il peut prendre en charge cette composante, car il est de sa responsabilité de veiller à ce que ce traitement ne soit pas interrompu", a déclaré Mme. Hassan.
"Le gouvernement doit essayer de voir comment mobiliser les ressources locales. L'un des moyens d'y parvenir est d'assurer la fabrication locale des ARV. La marche à suivre pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030 est claire. Le Rwanda est l'un des cinq pays qui l'ont prouvé.", a-t-elle martelé.
Selon l'évaluation de l'impact du VIH sur la population rwandaise (RPHIA), une enquête nationale menée auprès des ménages entre octobre 2018 et mars dernier, la prévalence du VIH chez les adultes au Rwanda était de 3,0 %.
Un rapport publié par l'ONUSIDA à la mi-2023 a reconnu le Rwanda parmi les pays qui ont géré efficacement l'épidémie de VIH/sida, ayant franchi des étapes importantes en termes de traitement, de dépistage et de sensibilisation.
Avec le Botswana, l'Eswatini et la Tanzanie, le Rwanda a atteint l'objectif "95-95-95" fixé par l'ONUSIDA.
Cet objectif consiste à faire en sorte que 95 % des personnes vivant avec le VIH dans un pays soient informées de leur statut, que 95 % des personnes informées de leur séropositivité reçoivent un traitement antirétroviral et que 95 % des personnes sous traitement parviennent à une réduction de la charge virale.