Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié, dimanche, l'attaque contre la seule unité de maternité et de néonatologie à l'hôpital saoudien de la ville d'El-Fasher, dans l'État du Nord-Darfour, à l'ouest du Soudan, de "choquante et horrible".
Dans un post sur la plateforme "X", Ghebreyesus a déclaré : "Il y a deux jours, nous avons assisté à une nouvelle attaque choquante et horrible contre un hôpital au Soudan, qui est l'unité de maternité de l'hôpital saoudien, la seule à fournir des soins de santé aux mères et aux enfants au Soudan".
Plus tôt samedi, Médecins sans frontières a annoncé dans un communiqué que "dans la nuit du vendredi 21 juin, un bombardement des Forces de soutien rapide a visé l'unité de maternité de l'organisation soutient à El Fasher, entraînant la mort d'une pharmacienne alors qu'elle faisait son travail. Cela a causé des dommages au bâtiment", alors qu’il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part des Forces de soutien rapide sur les accusations de l’organisation internationale.
L'attaque aurait fait des morts et des blessés, notamment le meurtre d'Amna Ahmed Bakhit, une pharmacienne qui était de nuit à ce moment-là, selon le communiqué.
Le responsable onusien a exprimé ses sincères condoléances à ceux qui ont perdu leurs proches lors de la récente attaque contre l'hôpital saoudien.
Il a souligné la nécessité de "protéger à tout moment les mères et les enfants et de leur permettre un accès sûr aux soins de santé".
Il a noté que "malgré l'attaque, l'hôpital continue de fonctionner grâce au dévouement de ses employés, qui continuent de prodiguer des soins vitaux dans des conditions difficiles".
"Les travailleurs de la santé doivent pouvoir travailler en toute sécurité", a-t-il ajouté.
Ghebreyesus a également renouvelé l'appel à un "cessez-le-feu immédiat au Soudan".
Le 9 juin, des affrontements entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide ont provoqué la mise hors service du principal hôpital d'El Fasher.
Depuis la mi-avril 2023, l'armée soudanaise, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, dirigées par Muhammad Hamdan Dagalo (dit Hemedti), mènent une guerre qui a fait environ 15 000 morts et environ 8,5 millions de déplacés et réfugiés, selon les Nations unies.
Les appels de l’ONU et de la communauté internationale se sont multipliés pour éviter que le Soudan soit en proie à une catastrophe humanitaire qui pourrait pousser des millions de personnes à la famine et à la mort, en raison de pénuries alimentaires dues aux combats qui se sont étendus à 12 des 18 États du pays.