"Nous travaillons par les voies diplomatiques pour obtenir des éclaircissements", selon une source du Pentagone/AA

"Nous sommes au courant de la déclaration du 16 mars du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, NDLR) annonçant la fin de l'accord militaire sur le statut des forces entre le Niger et les États-Unis. Nous travaillons par les voies diplomatiques pour obtenir des éclaircissements", a déclaré la secrétaire de presse adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, dans un point de presse relayé par le site officiel d'information de l'armée américaine.

"Ces discussions sont en cours", a-t-elle ajouté.

Le 16 mars courant, les autorités militaires nigériennes ont annoncé leur décision de dénoncer l'accord militaire entre le Niger et les États-Unis d'Amérique. "Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple décide, en toute souveraineté, de dénoncer avec effet immédiat l'accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger", avait annoncé le Colonel-major Abdourahamane Amadou, porte-parole du CNSP, l'organe militaire au pouvoir, dans un communiqué lu à la télévision publique nigérienne.

Cette décision a fait suite à une rencontre de trois jours à Niamey entre des officiels nigériens et une délégation américaine.

"Le gouvernement du Niger tient à informer l'opinion nationale et internationale que les 12,13 et 14 mars 2024, ses représentants, sous l'autorité de Son Excellence Ali Mahamane Lamine Zene, Premier ministre, ont eu une série de réunions de travail avec une délégation américaine composée de la sous-secrétaire d'État aux affaires africaines, cheffe de délégation Mme Molly Phee, du secrétaire d'État adjoint aux affaires internationales Dr Céleste Wallander, du Commandant de l'Africom le Général Michael E.Langley, du Directeur adjoint de l'Afrique de l'ouest Skye Justice et de l'ambassadrice des États-Unis au Niger Kathleen FitzGibbon", a poursuivi le porte-parole du CNSP, déplorant que l'arrivée de la délégation américaine "n'a pas respecté les usages diplomatiques".

Précisant que la délégation américaine s'est particulièrement intéressée aux relations diplomatiques que le Niger entretient avec la Russie et la République islamique d'Iran, le Colonel-major Abdourahamane Amadou a dénoncé "l'attitude condescendante, assortie des menaces de représailles, de la cheffe de la délégation américaine vis-à-vis du gouvernement et du peuple nigériens", rejetant les accusations de la délégation américaine d'un "accord secret" de vente d'uranium entre le Niger et l'Iran.

Pour rappel, Les États-Unis d'Amérique disposent d'une base militaire au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Jusqu'au coup d'État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, une partie des soldats américains étaient stationnés au sein de l'Escadrille militaire de Niamey.

Quelques semaines après le coup d'État, ces soldats ont rejoint la principale base militaire américaine située à Agadez, dans le Nord du Niger.

AA