La force en attente de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est "prête à intervenir" au Niger dès que les dirigeants des pays ouest-africains en donneront l'ordre, a déclaré vendredi le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'organisation régionale, Abdel-Fatau Musah, selon plusieurs médias étrangers.
"Nous sommes prêts à intervenir dès que l'ordre sera donné. Le jour de l'intervention a aussi été fixé", a affirmé Abdel-Fatau Musah, cité par les chaînes "France 24" et "Al Jazeera", sans toutefois donner de date précise à cet effet.
Le commissaire de la Cédéao s’exprimait à la presse à l'issue d'une réunion des chefs d'état-major des armées ouest-africaines réunis depuis jeudi à Accra au Ghana, pour discuter des modalités d’une éventuelle intervention militaire au Niger.
Le commissaire de la Cédéao informe qu'il y aura de nouvelles rencontres des chefs d'Etat-Major des pays de la CEDEAO et assure que l'objectif est de "libérer le Niger des militaires au pouvoir pour que ce pays se concentre sur son objectif premier, la lutte contre le terrorisme".
Cependant l'option diplomatique reste toujours sur la table. "Nous ne déclarons pas la guerre au Niger", a ajouté Abdel-Fatau Musah, raporte la radio pblique française RFI.
"Forte déstabilisation"
Moscou s'était prononcé récemment contre toute intervention militaire au Niger, soulignant que le recours à la force provoquera une "forte déstabilisation" de ce pays.
"Nous pensons qu'une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu'à une forte déstabilisation de la situation dans l'ensemble de la région du Sahara et du Sahel", avait déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, par voie de communiqué.
Alger avait déconseillé, par la voix du Général Saïd Chengriha, commandant de l'armée algérienne, toute intervention étrangère au Niger, appelant "à un retour à la logique constitutionnelle dans les plus brefs délais, loin des ingérences étrangères qui créeront davantage d'instabilité dans la région".
La France avait, pour sa part, exprimé "son plein soutien à l'ensemble des conclusions » de la Cédéao et réitéré « sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du président Mohamed Bazoum et de sa famille".
Le responsable en chef du département d’État des États-Unis, Antony Blinken, avait prôné la voie diplomatique pour résoudre la crise politique dans ce pays sahélien.
Quant à l’Union africaine, elle avait rejeté le recours à la force militaire pour régler la crise politique au Niger, et ce, lors d’une réunion de son Conseil de paix et de sécurité (CPS), tenue lundi 14 août.