"C'est pour des raisons simples de sécurité (que) nous avons gardé cette frontière fermée", a indiqué Ali Mahaman Lamine Zeine lors d'un point de presse à Niamey.
Mercredi, le président béninois Patrice Talon a appelé les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière commune et à normaliser leurs relations, si Niamey veut exporter son pétrole de puis le port béninois de Sèmè Kpodji.
Le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger après l'annonce, fin février, de la fin des sanctions économiques imposées à Niamey par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
L'organisation régionale avait agi en réponse au coup d'Etat du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Mohammed Bazoum.
Si le Niger a rouvert sa longue frontière avec le Nigeria, il a maintenu fermée celle avec le Bénin.
"Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin" car "sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises" et "sur certaines d'entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays", a expliqué M. Zeine, nommé par les militaires.
A l'aide d'une carte satellitaire, il a désigné cinq zones censées abriter ces "bases" au Bénin, comme le parc du W, à cheval sur les frontières du Niger et du Burkina Faso.
Selon le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, cité par le site du gouvernement béninois lors d'une visite en décembre, "il n'y a pas de base militaire française au Bénin", et pas "non plus de miss ion militaire permanente".
Le Niger sera "prêt à rouvrir" la frontière avec le Bénin, lorsque "nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité", a affirmé M. Zeine, entouré deux figures du pouvoir dont le ministre de l'Intérieur, le général Ahmed Toumba.
En outre, M. Zeine a accusé les autorités béninoises d'avoir violé" une "dizaine d'accords" bilatéraux et d'autres conclus entre le Niger, le Bénin et la Chine, au sujet du transport de pétrole nigérien des puits d'Agadem (est du Niger) vers le port de Sèmè.
Il espère cependant qu'"une solution sera trouvée", assurant que Niamey a demandé "à la partie chinoise" de "parler" avec les autorités béninoises.