Le président Erdogan a répondu aux questions des journalistes lors de son vol de retour vers la Hongrie. / Photo: AA

"Je ne trouve pas juste la décision de la CEDEAO d'intervenir militairement au Niger”, a-t-il déclaré tout en faisant remarquer que le Mali et le Burkina Faso ont également averti qu'une telle intervention militaire au Niger reviendrait à leur faire la guerre.”

Une intervention militaire au Niger signifierait que l'instabilité s'étendrait à de nombreux pays d'Afrique", a-t-il soutenu en réponse aux questions des journalistes lors de son vol retour de Budapest où il s’était rendu à l’occasion de la fête nationale hongroise et des championnats du monde d’athlétisme.

"Nous travaillons actuellement sur la manière dont nous pouvons jouer notre rôle clé ici avec notre ministère des affaires étrangères, et nous continuerons à le faire, et nous espérons trouver une solution au Niger", a assuré le président turc qui a regretté que "pour l'instant, aucune solution n'a été trouvée", après le coup de force mené en juillet dernier par les militaires pour renverser le président de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Il a également émis l’espoir que "le Niger, pays ami et frère, parviendra à un ordre constitutionnel et à une gouvernance démocratique le plus rapidement possible."

"J'espère que la paix sociale et la stabilité seront rétablies au Niger dès que possible et que le peuple nigérien protégera la démocratie et organisera des élections dès que possible. En tant que Turquie, nous continuerons à soutenir le peuple nigérien, un pays ami et frère", a-t-il conclu.

Rencontre avec Poutine

Erdogan a affirmé qu'en dépit d'un calendrier chargé, il pourrait s'entretenir en tête-à-tête avec son homologue russe Vladimir Poutine pour discuter de l'accord sur les céréales de la mer Noire.

"En septembre, il y a la réunion du G-20 en Inde et l'Assemblée générale des Nations unies aux États-Unis. Si nous en trouvons l'occasion dans ce contexte chargé, nous rencontrerons (Vladimir) Poutine et lui parlerons en tête-à-tête", a-t-il déclaré.

Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, pourrait se rendre prochainement en Russie pour des entretiens, a-t-il ajouté estimant que cela pourrait donner de meilleurs résultats.

En ce qui concerne d'éventuels pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine, le leader turc a déclaré qu'il espérait obtenir des résultats si Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky acceptaient une médiation turque.

Le mois dernier, la Russie, qui s’est plainte à plusieurs reprises que la partie russe de l'accord n'était pas mise en œuvre, a suspendu sa participation à l'accord qu'elle avait signé l'été dernier avec la Turquie, l'ONU et l'Ukraine pour la reprise des exportations de céréales à partir de trois ports ukrainiens de la mer Noire. Ces expéditions avaient été interrompues après le début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine en février 2022.

Candidature de la Suède à l'OTAN

Le Président turc a également été interrogé au sujet du processus d'adhésion de la Suède à l'OTAN.

"L'adhésion de la Suède à l'OTAN est laissée à l'appréciation du parlement turc", a réaffirmé Erdogan, soulignant que Stockholm devait tenir ses promesses et empêcher les attaques contre le Coran.

"Si la Suède ne contrôle pas les rues de Stockholm et que les attaques contre nos valeurs sacrées se poursuivent, il ne faudra pas nous en vouloir", a-t-il insisté, rappelant entre autres la position ferme d'Ankara sur les sujets comme la lutte contre le terrorisme.

TRT Afrika et agences