Niger / Cache d'armes à Niamey : les premiers éléments de l'enquête révèlent des irrégularités. Photo : Reuters

La télévision publique nigérienne "Télé SAHEL" a fait le point, samedi, de l'enquête ouverte suite à la découverte d'une cache d'armes à deux endroits de la capitale Niamey, occupés par des soldats européens avant leur départ du Niger au lendemain du coup d'État du 26 juillet 2023.

"L'enquête qui a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Niamey suit son cours", a rapporté la "Télé SAHEL", précisant que les enquêteurs ont déjà abouti à un certain nombre de constats.

Selon la télévision publique nigérienne, au stade actuel de l'enquête, il est apparu que "la liste des armes introduites au Niger par Eucap Sahel, qui ont fait l'objet d'auto-organisation, ne correspondent pas aux armes saisies lors des perquisitions" et que "plusieurs armes n'ont pas été retrouvées".

Toujours selon le média officiel, cinquante-sept (57) armes appartenant aux soldats français et détruites par ces derniers avant leur départ du pays "ne figuraient pas sur la liste des armes régulièrement introduites au Niger" et leur destruction est considérée par les enquêteurs comme "une dissimulation de malfaisance".

S'agissant des roquettes antichars et des explosifs retrouvés dans le bâtiment occupé par les mêmes soldats français, les enquêteurs affirment qu'il n'existe "aucune réglementation" qui autorise leur introduction au Niger.

Dans un entretien accordé à "Télé SAHEL", un des enquêteurs Abou Aboubacar a déclaré que seize (16) motos ont aussi été découvertes dans le bâtiment abandonné par Eucap Sahel, précisant que ce sont des motos "généralement utilisées par les groupes armés terroristes".

Sur la base des informations révélées par les services de renseignements généraux nigériens, "Télé SAHEL" indique que même lorsque les autorités nigériennes ont demandé à toutes les missions disposant des forces au Niger de fournir les documents administratifs d'identification de leurs personnels, seule Eucap Sahel n'a pas répondu.

En outre, seuls des soldats français de cette force sont restés au Niger après l'expiration du délai accordé à la mission civilo-militaire de faire partir les membres de son personnel du Niger.

En février dernier, les autorités nigériennes ont annoncé la découverte d'une cache d'armes suite à des perquisitions menées par une équipe mixte de la gendarmerie et de la police scientifique.

Depuis le coup d'État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, les rapports entre le Niger et la France se sont progressivement dégradées.

Suite au refus de Paris de leur reconnaître toute légitimité et son engagement à appuyer une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) pour rétablir le président renversé, les nouvelles autorités militaires nigériennes ont dénoncé les accords de défense entre le Niger et la France.

Dans la foulée, Niamey a exigé et obtenu le départ de tous les soldats français présents au Niger.

AA