La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, assiste à la cérémonie d'investiture du cinquième président du Kenya, William Ruto, au stade Kasarani de Nairobi, au Kenya, le 13 septembre 2022. Photo : AA

Le bloc régional d'Afrique australe a appelé mardi à la cessation immédiate de toutes les hostilités au Mozambique, où 278 personnes ont été tuées depuis que le principal parti d'opposition a commencé à protester contre une prétendue fraude lors des élections présidentielles de fin octobre.

"Nous sommes profondément préoccupés par la poursuite des pertes en vies humaines, des blessures et de la destruction de biens privés et d'infrastructures publiques", a déclaré Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie et présidente actuelle de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), une organisation intergouvernementale dont le siège est à Gaborone, au Botswana.

Dans un communiqué, elle a déclaré que la situation actuelle avait également créé d'importants défis économiques au Mozambique, perturbé le commerce transfrontalier et entravé la libre circulation des personnes.

"La SADC a lancé un appel à la retenue, demandant à toutes les parties de s'abstenir de toute action pouvant aggraver la situation, et a réitéré sa volonté d'apporter, par le biais de mécanismes appropriés un règlement pacifique des différends en cours".

Les Mozambicains protestent depuis que l'autorité électorale a déclaré Daniel Chapo, 47 ans, candidat du parti au pouvoir Frelimo, vainqueur du scrutin du 9 octobre, élections présidentielles avec 71% des voix, s'imposant face à son adversaire Venancio Mondlane (20% des voix).

Rétablir l'harmonie et la stabilité

Le Conseil constitutionnel a ensuite été chargé de superviser l'affaire, et la semaine dernière, il a confirmé la victoire de Chapo aux élections mais a réduit son pourcentage à 65%. Cela a déclenché de nouvelles protestations, encore plus violentes.

Hassan a appelé toutes les parties à adopter un dialogue pacifique et constructif comme la méthode la plus appropriée pour parvenir à un consensus. "Notre aspiration collective demeure le rétablissement de l'harmonie et de la stabilité au Mozambique, conformément à notre vision commune d'une bonne gouvernance, d'une cohésion sociale et d'un développement durable dans la région", a-t-elle déclaré.

Depuis le début de nouvelles protestations violentes la semaine dernière, des milliers de Mozambiquiens se sont réfugiés au Malawi et en Eswatini.

Venancio Mondlane, candidat à la présidentielle de l'opposition, a annoncé lundi matin qu'il envisageait une suspension temporaire des manifestations d'une durée de cinq jours. Cette suspension, a-t-il déclaré, permettrait aux organisations internationales d'enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme par les forces de sécurité.

Il a promis de communiquer la prochaine étape des manifestations dans les prochains jours.

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