L'ancien président mauritanien Aziz dénonce une cabale à son encontre / Photo: Reuters

M. Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019 avant sa disgrâce progressive sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, s'est livré à un monologue de plusieurs heures devant le tribunal qui le juge depuis le début de l'année.

"Toutes ces accusations sont erronées, injustes et s'inscrivent dans le complot ourdi contre moi", a déclaré M. Aziz en bou bou blanc devant une cour criminelle anti-corruption de Nouakchott, en présence d'un nombreux public dont plusieurs de ses partisans.

"On m'accuse de corruption, où est donc mon corrupteur ? Où sont les preuves de cette corruption?", s'est-il défendu en arabe au cours d'un plaidoyer prononcé sur un ton serein, rarement interrompu sauf quand la salle l'aidait à traduire une idée exprimée en français, entraînant à chaque fois la protestation de la cour.

"Je suis directement visé", a-t-il dit en arguant que ses prédécesseurs n'avaient pas eu à rendre de comptes.

M. Aziz répond depuis le 25 janvier avec dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, d'anciens ministres et des hommes d'affaires, des chefs d'"enrichissement illicite", "abus de fonctions", "trafic d'influence" ou "blanchiment".

Il est détenu depuis le 24 janvier, après avoir passé plusieurs mois en détention en 2021.

Mohamed Ould Abdel Aziz, fils de commerçant, se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d'euros au moment de son inculpation en mars 2021. Il est l'un des rares ex-chefs d'Etat à répondre devant la justice d'enrichissement illicite dans l'exercice du pouvoir.

Le procureur a requis 20 ans de prison ferme contre lui. Il a aussi réclamé la confiscation des biens de l'ex-chef d'Etat de ce pays charnière entre l'Afrique du nord et l'Afrique subsaharienne.

Les accusés sont appelés à prendre tour à tour une dernière fois la parole. Le tribunal devrait ensuite se retirer pour délibérer et rendre son jugement qui pourrait être prononcé dans quelques jours, selon différentes parties au procès.

AFP