Trois missions principales d'observation ont été déployées dans le pays, à savoir, la Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali (Cocem), la Mission d’observation. Photo : AA

Les Maliens étaient aux urnes dimanche pour exprimer leur voix sur le projet de la nouvelle Constitution, dans toutes les régions du pays, à l'exception de celle de Kidal contrôlée par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui a estimé que le projet ne prend pas en charge les dispositions principales de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d'Alger.

Aucun incident grave ou majeur n'a été constaté par les observateurs. Cependant, les missions d'observations ont relevé des cas d'enlèvement des agents électoraux et des irrégularités, ça et là.

Trois missions principales d'observation ont été déployées dans le pays, à savoir, la Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali (Cocem), la Mission d’observation des élections aux Mali (Modèle-Mali) et la Cour constitutionnelle.

La mission d'observation Modèle-Mali qui a déployé 3 075 agents pour observer le référendum du 18 juin 2023, indique avoir relevé plusieurs types d’incidents et de dysfonctionnements lors du scrutin.

"Des agents électoraux notamment le Président et les assesseurs du bureau de vote de Taga dans la commune de Femaye, cercle de Djenné région de Mopti (centre du pays ) ont été enlevés par des individus armés", a déclaré Ibrahima Sangho, chef de mission de la Modèle-Mali.

"Les présidents des bureaux de vote N'godjila et Manialé dans la commune de Kala Siguida, cercle de Niono région de Ségou ont également été enlevés par des hommes armés", a -t- ajouté, soulignant que des urnes ont été emportées par des hommes armés à Kolomina, Digue, Sébougou et à Koronga dans le cercle de Nara dans le sud-ouest du pays.

"Des agents battus et ligotés"

La mission a aussi souligné la fermeture des bureaux de vote de N'dola et Tièmaba dans le cercle de Niono région de Ségou dans le centre du Mali après le démarrage du vote pour cause de menaces terroristes.

"Des agents électoraux ont été aussi battus et ligotés à Tondidarou Saré dans le cercle de Niafunké, par des inconnus et leurs téléphones emportés", a déclaré Ibrahima Sangho, avant d'affirmer que pour des raisons de sécurité, le dépouillement de quatre bureaux de vote de Youwarou-Ouro dans la région de Mopti (centre du pays) a été transféré au centre Amadou Faye de Youwarou.

Sangho regrette la non-tenue du scrutin dans la région de Kidal, sous contrôle de la Coordination des Mouvements de l'Azawad. Le vote par anticipation des militaires sur le projet de la nouvelle Constitution du dimanche 11 juin courant n'a pas eu lieu dans cette ville.

Concernant le vote des civils de ce dimanche ModèleE-Mali a indiqué "avoir constaté un dysfonctionnement, notamment la présence de 5 bureaux de vote dans la même salle par manque d'infrastructures à Baye, dans le cercle de Bankass région de Bandiagara dans le centre du pays. À cela s'ajoute la violation du secret de vote dans des centres de vote à Kayes au sud du pays".

Cette consultation référendaire est intervenue sur fond de contestation du projet de nouvelle contestation par la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique au Mali (Limama).

Limama s'est opposée au principe de laïcité introduit dans le projet la nouvelle Constitution et a appelé tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle Constitution dans sa forme actuelle.

Le "Front contre le référendum » composé de vingt-une (21) formations politiques et organisations de la société civile du Mali, le M5RFP KURA une dissidence du Mouvement du 5 juin et rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et les principaux mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger, regroupés autour de la plateforme du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD)", ont tous protesté contre le projet de nouvelle Constitution qui a été soumis ce dimanche 18 juin 2023 à une consultation référendaire.

Les autorités maliennes n'ont pas encore communiqué sur le taux de participation.

AA