Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force au Mali en 2020 et l'ont consolidé par un second pustch en 2020 s'étaient engagés sous la pression de la Communauté des Etats ouest-africains à rendre le pouvoir aux civils après ces élections.
Ils ont manqué à cette parole et aucune nouvelle échéance n'est aujourd'hui fixée alors que des voix s'élèvent contre cette transition menée par les militaires.
"L'Assemblée citoyenne de la transition civile a élu ce jour (samedi) les membres du gouvernement", indique un communiqué daté de Genève et signé par son "président", Adaman Traoré, un homme politique en exil à l'étranger.
Ce gouvernement "civil de transition est le seul légitime au Mali", dit ce texte. Il est dirigé par un Premier ministre, Mohamed Cherif Koné, qui cumule également la Défense et la Protection de la population, selon le communiqué.
M. Koné est à la tête d'un gouvernement de six membres, des personnalités connues au Mali et toutes en exil. Ce gouvernement comprend un vice-ministre et d'autres titulaires de postes dont les Affaires étrangères, l'Intérieur et la Justice, le Développement social, les Finances et l'Economie.
L'annonce de ce gouvernement pour une transition civile survient au lendemain de critiques ouvertes formulées par le mouvement du Premier ministre civil malien Choguel Kokalla Maïga, nommé par la junte, une première.
Le M5-RFP (Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques) de M. Maïga s'est opposé fermement vendredi dans un communiqué à un éventuel maintien des colonels au pouvoir plusieurs années supplémentaires, comme recommandé par de récentes consultations nationales organisées par la junte.
L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer que M. Maïga endossait ce communiqué.
Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire et politique profonde nourrie par le jihadisme, les violences des groupes armés et les revendications indépendantistes au nord.