Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et ses alliés auraient pu arrêter le génocide rwandais, mais qu'ils n'en avaient pas la volonté.
Dans un message vidéo qui sera publié dimanche à l'occasion du 30e anniversaire du génocide rwandais, M. Macron a souligné que "lorsque la phase d'extermination totale contre les Tutsis a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir", ont rapporté jeudi les médias locaux.
Il a ajouté que son pays, "qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'a pas eu la volonté" de le faire.
M. Macron a également déclaré que la France se tenait aux côtés du peuple rwandais en mémoire du million d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont été torturés parce qu'ils étaient nés Tutsi.
Des responsabilités défaillantes
Lors de sa visite au Rwanda en 2021, il a reconnu les "responsabilités" de la France dans le génocide.
Il n'acceptera pas l'invitation du président rwandais Paul Kagame à se rendre dans le pays pour participer aux événements commémoratifs à l'occasion du 30e anniversaire du génocide.
En revanche, le ministre français des affaires étrangères, Stéphane Sejourne, et le ministre délégué aux affaires maritimes, Hervé Berville, qui est né au Rwanda, assisteront aux événements.
Les extrémistes hutus ont pris pour cible le groupe ethnique minoritaire des Tutsis après la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais Cyprien Ntaryamira dans un accident d'avion le 6 avril 1994.
On estime que 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués au cours de l'effusion de sang, qui a duré 100 jours.