Alors que les forces de sécurité ont intensifié les patrouilles le long de la frontière avec l'Est du Congo afin de mettre la main sur les membres des ADF responsables présumés de ces meurtres, les proches et autorités locales ont commencé à accompagner les disparus vers la dernière demeure.
Outre les 38 élèves, les victimes comprennent un garde de l’école, théâtre des évènements, et trois civils. Au moins deux d'entre eux, membres d'une même famille.
Certains élèves ont été brûlés au point d'être méconnaissables, d'autres ont été tués par balle ou à l'arme blanche après que des militants armés de fusils et de machettes ont attaqué l'école secondaire Lhubiriha, mixte et privée, située à environ 2 kilomètres de la frontière avec le Congo.
Les autorités ougandaises pensent qu'au moins six élèves ont été enlevés et emmenés en terre congolaıse.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a condamné l'attaque dans un communiqué, soulignant "l'importance des efforts collectifs, notamment par le biais de partenariats régionaux renforcés pour lutter contre l'insécurité transfrontalière entre la RDCongo et l'Ouganda, et rétablir une paix durable dans la région".
L'atmosphère à Mpondwe-Lhubiriha était tendue, mais calme hıer dimanche. Les forces de sécurité ougandaises patrouillent depuıs les rues à l'extérieur et à proximité de l'école, encerclée par un cordon de police.
L'attaque est imputée aux Forces démocratiques alliées ou ADF, qui revendiquent rarement les attentats. Elles ont établi des liens avec le groupe État islamique.
Dans une déclaration dimanche, son premier commentaire sur l'incident, le président ougandais Yoweri Museveni a qualifié l'attaque de "criminelle, désespérée, terroriste et futile", promettant de déployer davantage de troupes du côté ougandais de la frontière.
Les ADF ont été accusés d'avoir lancé de nombreuses attaques ces dernières années contre des civils dans des régions reculées de l'est du Congo, dont une en mars qui a fait 19 morts.
À l'époque déjà, les rebelles avaient organisé des attaques meurtrières dans des villages ougandais ainsi que dans la capitale, dont une en 1998 au cours de laquelle 80 étudiants ont été massacrés dans une ville située non loin du raid de vendredi.
Réagissant au drame Janet Museveni, la ministre de l’Éducation a déclaré que lors de l’attaque “ce groupe terroriste ne pouvait pas entrer, alors il a lancé une bombe, une bombe à essence" dans l’école, ce quı a donc brulé les élèves.
Dans cette crise sécuritaire, les écoles sont considérées comme des cibles faciles pour des raisons structurelles.
Certains villageois se sont temporairement éloignés de la communauté de Mpondwe-Lhubiriha, craignant de nouvelles attaques, a indiqué Selevest Mapoze, maire de la ville de Mpondwe-Lhubiriha.