Les pays occidentaux ne peuvent pas parler de "droits de l'homme", selon un responsable sud-africain. Photo : AA

Mohamed Faizal Dawjee, conseiller en communication et ancien directeur des médias du gouvernement sud-africain, a condamné la position de l'Occident face à la guerre d'Israël contre Gaza.

Intervenant lors de la troisième édition du Forum de la diplomatie d'Antalya, il a que les pays occidentaux sont "devenus complices du génocide des Palestiniens".

Le forum organisé dans le cadre d'une coopération nationale et internationale était axé sur des thèmes novateurs tels que la science et la technologie, la diplomatie et l'intelligence artificielle.

"Nous sommes convaincus que les pays occidentaux ne peuvent plus nous parler et nous prêcher les droits de l'homme, l'oppression et la liberté, parce qu'ils ont perdu le droit de le faire, parce qu'ils ont soutenu le génocide des Palestiniens et en sont complices", a-t-il déclaré.

Pire que l'apartheid en Afrique du Sud

En ce qui concerne la saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) par Pretoria, Mohamed Faizal Dawjee a souligné l'importance de comprendre que la politique étrangère de l'Afrique du Sud est fondée sur les droits de l'homme, la justice et la liberté.

"Nous voyons le même type d'oppression, d'injustice et d'apartheid que nous avons connu dans notre pays, en Afrique du Sud. En fait, nombre de nos dirigeants sud-africains qui se sont rendus en Palestine occupée ont déclaré que ce qu'ils ont vu à Gaza est dix fois pire que ce qui s'est passé en Afrique du Sud. C'est donc sur cette base que la requête a été déposée auprès de la Cour internationale de justice. Nous voulons la justice, nous voulons la liberté, nous voulons que l'oppression cesse à Gaza et en Palestine.", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre: "Parce que nous pensons qu'Israël pratique l'apartheid et commet un génocide contre les Palestiniens. Et cela ne peut être toléré. C'est ce sentiment d'injustice qui nous a poussés à agir. Nous, le gouvernement sud-africain, avons lancé cette requête pour mettre fin à ce génocide."

Il a souligné les pressions exercées sur le gouvernement sud-africain pour qu'il se retire de l'affaire devant la CIJ.

"En fait, de nombreux pays pensent que l'Afrique du Sud n'avait pas d'affaire devant la CIJ. Mais lorsque la CIJ a statué en faveur de l'Afrique du Sud, tout le monde a commencé à réaliser qu'il s'agissait d'une affaire très sérieuse", a noté le responsable sud-africain.

Le nouvel ordre mondial

Mohamed Faizal Dawjee a souligné que de nombreux pays ont cessé de vendre des armes à Israël, car ils craignent d'être impliqués et complices du génocide si la Cour déclare que Israël coupable de génocide".

En ce qui concerne l'impact de cette affaire sur Gaza et la Palestine, Mohamed Faizal Dawjee a évoqué une nouvelle période marquée par une plus grande solidarité sociale entre les pays appelés "le Sud mondial".

"Pas l'Europe, pas l'Amérique, mais les pays d'Amérique latine et d'Amérique du Sud, d'Afrique et du Moyen-Orient, qui se rassemblent aujourd'hui pour dire nous avons besoin d'un nouvel ordre international", a-t-il dit.

Il a exprimé la nécessité pour tout pays commettant une injustice de rendre des comptes.

C'est la raison pour laquelle l'Afrique du Sud a saisi la CIJ. Un pays qui commet un génocide et une oppression ne peut pas continuer sans être puni. Nous pensons que si davantage de pays commencent à comprendre ce qui se passe à Gaza et en Palestine et le rôle joué par Israël, l'Amérique et le Royaume-Uni, ils seront plus nombreux à réaliser que nous avons besoin d'un nouvel ordre mondial, d'une nouvelle solidarité entre les pays", a affirmé Mohamed Faizal Dawjee.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice. Une décision provisoire rendue en janvier dernier a ordonné à Tel-Aviv de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission de tout acte de génocide à Gaza et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils dans la bande.

AA