"Le constat est plus que désolant…C’est vraiment urgent de renforcer la coordination santé, eau, hygiène et assainissement, pour faire face aux menaces notamment de l’épidémie de choléra qui sévit, depuis quelques mois dans la région", a déclaré Ramesh Rajasingham, le Représentant du bureau de OCHA à Genève et directeur de la coordination des opérations humanitaires.
M. Rajasingham affirme que les acteurs humanitaires ont besoin d’un minimum de 2,6 milliards de dollars américains pour assister 8,7 millions de personnes les plus vulnérables en RDC.
Le Représentant du bureau de OCHA à Genève, en mission d'évaluation de la situation humanitaire dans le Nord-Kivu, a rencontré les autorités provinciales, les acteurs humanitaires et les personnes touchées par la crise à Goma.
A Goma, il a visité les sites des déplacés de Lushagala, Bulengo et Buhimba, à quelques kilomètres à l’ouest du centre-ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
"La situation humanitaire en RDC demeure dramatique et complexe. En 2024, près d'un quart de la population du pays (25,4 millions de personnes) est en d’insécurité alimentaire aiguë", ajoute M. Rajasingham.
Ce voyage intervient au milieu des violences liées notamment à la rébellion du M23, qui ont poussé plus d’un million de personnes à fuir les localités.
L'escalade de la violence, l’exacerbation des conflits intercommunautaires et de l'instabilité à l'est du pays augmente les défis humanitaires existants, tels que l'insécurité alimentaire et les graves problèmes de protection, dont les violences basées sur le genre.
Résurgence de M23
Le M23 est une rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et qui s'est emparée depuis de vastes pans du Nord-Kivu.
La République démocratique du Congo accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'est congolais.
Kigali a constamment rejeté ses allégations. Le M23 affirme pour sa part défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".
Près 214 950 personnes supplémentaires ont rejoint les 500 000 personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma.
Ce mouvement massif de populations vers des camps ont créé une surpopulation, déclenchant des pénuries et des hausses de prix sur les marchés locaux de Goma.
La RDC est devenue l'une des plus importantes crises de déplacement interne du continent, avec 6,9 millions de personnes déplacées, principalement en raison du conflit dans l'est. Rien que l'année dernière, l'OIM estime que 1,6 million de personnes ont été déplacées.