Les autorités nigériennes ont délivré un passeport diplomatique à l'activiste panafricaniste Capo Chichi Stellio Gilles R, plus connu sous l'appellation de Kémi Seba, quelques semaines après que ce dernier a été déchu de sa nationalité française.
"En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité commise par la Françafrique contre ma personne (dont l'objectif inavoué était de tenter de limiter mes déplacements, et ainsi freiner la portée de mes actions anticolonialistes), le chef de l'État du Niger, accompagné des valeureux membres du CNSP (qui, depuis leur prise de pouvoir il y a un an de cela maintenant, mènent une révolution historique au Sahel), a décidé de m'octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l'Afrique, au péril de ma vie", a indiqué dimanche l'activiste dans un texte publié sur sa page Facebook.
"Les autorités françaises pensaient m'enterrer, alors qu'en me persécutant, elles ont, une fois encore, contribué involontairement à me renforcer", a-t-il commenté, publiant la première page de son passeport portant la mention "conseiller spécial" du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le chef de l'État nigérien Abdourahamane Tiani.
Président de l'organisation non gouvernementale "Urgences Panafricanistes", Kémi Seba est d'origine béninoise. Jusqu'au 9 juillet dernier, il jouissait de la double nationalité béninoise et française. Accusé de mener des activités contraires aux intérêts de la France, il a été déchu de sa nationalité française.
Farouchement opposé à la politique française, Kémi Seba a activement soutenu les autorités nigériennes issues du coup d'État du 26 juillet 2023, face aux sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) appuyée par la France.
Dans des débats et des manifestations de rue, il a défendu le droit du Niger de se libérer de l'impérialisme français et de choisir librement ses partenaires sur le plan diplomatique, économique et sécuritaire.