L'organe électoral suprême de l'Egypte doit annoncer le calendrier des élections présidentielles / Photo : Reuters

Il a également donné un calendrier détaillé du vote: les candidatures devront être déposées en octobre, la campagne électorale aura lieu du 9 au 29 novembre et les expatriés égyptiens voteront du 1er au 3 décembre.

Le scrutin était initialement attendu au printemps, le délai maximum prévu par la Constitution, mais de nombreux observateurs assurent depuis des semaines qu'il aura lieu en décembre en raison de considérations économiques dans ce pays régulièrement contraint de dévaluer sa monnaie, ce qui risque d'exacerber la colère sociale.

Cette présidentielle, la troisième à laquelle pourrait concourir l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi, s'annonce déjà sous tension pour le chef de l'Etat, arrivé au pouvoir en déposant l'islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d'être ensuite élu très confortablement en 2014 puis réélu en 2018 face à un unique candidat qui se disait son partisan.

M. Sissi n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature mais devrait le faire prochainement, assurent des experts.

Il se présentera à un moment où le pouvoir d'achat ne cesse de fondre dans ce pays de 105 millions d'habitants: l'inflation caracole à 40%, la dévaluation de 50% ces derniers mois a fait bondir les prix des bien s -- quasiment tous importés en Egypte -- et les récentes primes et augmentations annoncées par le président pour fonctionnaires et retraités n'ont eu que peu d'effets.

La question économique sera le principal enjeu du scrutin de décembre pour lequel, jusqu'ici, un seul candidat est entré en campagne: Ahmed al-Tantawi.

Cet ancien député connu pour ses coups d'éclat au Parlement ne cesse depuis des mois de dénoncer des "crimes" commis par les "forces de sécurité" contre ses équipes et ses partisans.

Au moins 35 d'entre eux ont été placés en détention et M. Tantawi a révélé q ue son téléphone avait été mis sur écoute depuis septembre 2021, après que le laboratoire Citizen Lab de l'Université de Toronto y a établi la présence d'un logiciel espion.

Un autre opposant, Hicham Kassem, à la tête du Courant libre, une coalition de partis libéraux, a été récemment condamné à six mois de prison, une peine qui le prive de fait de toute participation à la campagne et au scrutin.

AFP