Le chef de l'armée soudanaise a salué l'offre turque de résoudre le conflit qui dure depuis 20 mois entre ses forces et leurs rivaux paramilitaires.
Lors d'une réunion à Port-Soudan samedi, Abdel Fattah Al Burhan a sollicité du vice-ministre turc des Affaires étrangères, Burhanettin Duran, de transmettre aux dirigeants turcs qu’ils accueillent favorablement l'initiative du président Erdogan, a déclaré le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef, lors d'un point de presse après la réunion.
"Le Soudan a besoin de frères et d'amis comme la Turquie", a ajouté Youssef, ajoutant que "l'initiative peut conduire à réaliser la paix au Soudan".
Le vice-ministre turc des Affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que le processus de paix “implique des efforts concertés” et que son pays est prêt à jouer “un rôle dans la mobilisation d'autres acteurs régionaux pour aider à surmonter les difficultés liées à la fin de ce conflit”.
Dans un communiqué la semaine dernière, les Émirats arabes unis ont salué les “efforts diplomatiques” de la Turquie visant à “résoudre la crise en cours au Soudan”.
"Les Émirats arabes unis sont pleinement disposés à coopérer et à coordonner avec les efforts turcs et toutes les initiatives diplomatiques visant à mettre fin au conflit au Soudan et à trouver une solution globale à la crise", a précisé son ministère des Affaires étrangères.
Début décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lors d'un entretien téléphonique avec le Soudanais Burhan que la Turquie "pourrait intervenir pour résoudre les différends" entre le Soudan et les Émirats arabes unis et empêcher le Soudan de "devenir une zone d'interventions extérieures".
Des tensions croissantes
Le gouvernement soudanais, soutenu par l'armée, a accusé à plusieurs reprises les Émirats arabes unis de soutenir les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), ce que les Émirats arabes unis ont constamment nié.
Le mois dernier, le gouvernement soudanais a accusé les FSR d’avoir lancé des drones assemblés par les Émirats arabes unis depuis le Tchad voisin.
La guerre au Soudan, qui oppose Burhan à son ancien adjoint et chef des Forces paramilitaires, Mohamed Hamdan Dagalo, a tué des dizaines de milliers de personnes et en a déraciné 12 millions d'autres.
Cela a également poussé le pays au bord de la famine, les analystes avertissant que l’implication d’autres pays ne ferait que prolonger les souffrances.