Le Soudan accuse l'envoyé des Nations unies dans le pays, Volker Perthes, de déformer les faits relatifs au conflit en cours. Photo de l'ONU/Photo : Reuters

Le gouvernement du Soudan a déclaré que le représentant spécial de l'ONU dans le pays, Volker Perthes, était une personne indésirable.

"Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu'il déclarait M. Volker Perthes, représentant du secrétaire général des Nations unies et chef de la mission UNITAMS, persona non grata, à compter de la date d'aujourd'hui", peut-on lire dans un communiqué publié jeudi par la ministère soudanais des Affaires Etrangères.

Le général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant de facto du Soudan, avait écrit au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, en mai pour lui demander de nommer une autre personne pour remplacer M. Perthes.

M. Al-Burhan s'est plaint de la conduite de M. Perthes, affirmant qu'il avait soumis à l'ONU des rapports "mal informés".

Rapports de désinformation

Selon M. Al-Burhan, ces rapports de "désinformation" découlent de l'accord conclu le 5 décembre 2022 entre les généraux de l'armée et les groupes pro-démocratiques en vue de la mise en place d'un nouveau gouvernement de transition dirigé par des civils.

Le chef des forces armées soudanaises a en outre déclaré que le séjour de M. Perthes au Soudan n'était plus acceptable, l'accusant de "déformer les faits" de l'accord politique-cadre de décembre.

M. Guterres a toutefois été "choqué" par la lettre de M. Al-Burhan qui demandait le remplacement de M. Perthes, dont il était "fier du travail", selon le porte-parole du Secrétaire général.

Une violence "insensée"

En mai, M. Perthes a qualifié la violence au Soudan d'"insensée", l'imputant principalement aux généraux belligérants - M. Al-Burhan et M. Mohammed Hamdan Dagalo, qui dirige les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

"Certains commentateurs attribuent la responsabilité de ce conflit à la communauté internationale, qui n'a pas vu les signes avant-coureurs. D'autres blâment le processus politique, ou l'accord-cadre, qui devait conduire à un gouvernement dirigé par des civils. D'autres encore reprochent à la communauté internationale d'avoir donné un rôle prépondérant aux hommes armés", a déclaré M. Perthes lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 mai 2023.

Il a ajouté : "Mais soyons clairs : la responsabilité des combats incombe à ceux qui les mènent quotidiennement : les dirigeants des deux parties qui ont choisi de régler leur différend sur le champ de bataille plutôt qu'à la table des négociations. C'est leur décision qui ravage le Soudan. Et ils peuvent y mettre fin".

TRT Afrika et agences