La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI) vise "à réduire drastiquement le phénomène à l'horizon 2033", a déclaré le ministre de l'Intérieur Antoine Felix Abdoulaye Diome, lors de la présentation du document, en présence du Premier ministre Amadou Bà et de cinq membres de son gouvernement.
La SNLMI se décline sur cinq axes: la prévention, la gestion des frontières, des mesures de répression (contre les convoyeurs), des mesures d'aide, d'assistance et de protection, le retour et la réinsertion des migrants.
"Le document de la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière décline cinq axes qui visent à réduire drastiquement la migration irrégulière à l’horizon 2033", a déclaré le Premier ministre, indiquant qu'il s'agit de la toute première en la matière pour le pays.
"La prévention avec au cœur, les questions d’emploi et de financement, la gestion des frontières, la répression qui vise surtout les trafiquants et autres convoyeurs, les mesures d’appui et de protection des migrants et, enfin, le retour et la réinsertion des migrants", a détaillé le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Diome.
Le document qui va servir de feuille de route pour la Stratégie est, d'après Diome, le fruit d'un travail de 18 mois, piloté par le Comité interministériel de lutte contre l'émigration clandestine pour trouver des solutions inclusives.
Le ministre de l'Intérieur a fait savoir que pour l'année 2021, cinq pirogues ayant quitté les côtes sénégalaises sont arrivées aux Îles Canaries. "Soit une baisse de 85% par rapport à l'année 2020", a-t-il relevé à ce propos.
Il s'agira ainsi à travers la SNLMI, de conforter cette tendance drastiquement à la baisse en s'attaquant, selon, lui aux causes économiques et celles non économiques.
La validation de la SNLMI se tient dans un contexte de recrudescence du phénomène "Barça ou barsakh" (Barcelone ou la mort, en langue locale) par lequel des migrants clandestins tentent de rejoindre en pirogue les Îles Canaries, depuis les côtes sénégalaises. Au moins 30 morts ont été enregistrés ce mois dans deux chavirement de pirogues ayant tenté l'aventure.
Depuis le début de l’année, la police sénégalaise a interpellé 530 personnes, candidats à l'émigration clandestine, déféré 47 convoyeurs et saisi neuf pirogues, a fait savoir mardi le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. La gendarmerie a interpellé 195 candidats, dont 173 Sénégalais.
Le président Macky Sall avait "demandé la semaine dernière au gouvernement d '”intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d'accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l'émigration clandestine".