Paul Kagame, président du Rwanda / Photo: Reuters

Les autorités rwandaises ont annoncé jeudi l'interdiction des activités de 43 confessions religieuses dans tout le pays à compter du 28 août, quelques semaines après la fermeture de milliers d'églises illégales.

Une lettre publiée par le ministère de l'administration locale demande aux chefs de district d'appliquer l'interdiction, indiquant qu'une évaluation en cours a révélé que les organisations confessionnelles concernées opéraient en violation des réglementations en vigueur.

La plupart des groupes concernés appartenaient à des confessions pentecôtistes, dont l'Église luthérienne, membre de la Fédération luthérienne mondiale établie dans les années 1990 au Rwanda pour poursuivre le travail des missionnaires allemands.

Cette mesure intervient quelques semaines après que les autorités ont fermé, dans le cadre d'une vaste opération de répression, plus de 5 000 églises accusées de ne pas respecter les normes juridiques requises et d'exposer la vie des fidèles à des risques inutiles.

Les autorités ont déclaré que 59,3 % des 13 000 églises inspectées à la fin du mois de juillet avaient été fermées pour cause de non-conformité.

Il s'agit de la deuxième mesure contre les lieux de culte dans le pays.

En 2018, les autorités rwandaises ont fermé plus de 700 églises jugées illégales.

Tous les prédicateurs étaient également tenus de suivre une formation théologique avant d'ouvrir une église, en vertu de la loi déterminant l'organisation et le fonctionnement des organisations confessionnelles dans le pays.

Le gouvernement avait donné cinq ans aux responsables d'églises pour appliquer les normes juridiques nécessaires, ce que beaucoup n'auraient pas fait.

Un grand nombre de Rwandais, soit environ 40 % de la population, appartiennent à l'Église catholique romaine.

Mais le nombre d'églises pentecôtistes a augmenté ces dernières années dans de nombreuses régions du continent africain, principalement sous l'impulsion de prédicateurs charismatiques qui prêchent l'évangile de la prospérité, promettant à leurs adeptes des miracles pour changer leur destin.

Toutefois, les autorités se méfient des intentions de certains groupes religieux.

Le président rwandais Paul Kagame, commentant les décisions prises contre des églises ce mois-ci, a suggéré que certains religieux, sous le couvert de Dieu, manipulent et escroquent leurs adeptes.

Il a également mentionné la nécessité d'introduire une taxe sur les collectes des églises.

TRT Afrika et agences