Le président du Rwanda a accepté de rencontrer son homologue congolais pour discuter de la sécurité dans l'est instable de la République démocratique du Congo, a déclaré lundi le ministre angolais des affaires étrangères.
Les combats entre les rebelles du M23 (23 mars), majoritairement tutsis, et les forces congolaises se sont intensifiés dans l'est de la République démocratique du Congo, provoquant le déplacement de plus de 100 000 personnes, selon les Nations unies.
La RDC, les Nations unies et les pays occidentaux accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément.
"Il a été décidé que le président (Paul) Kagame accepterait de rencontrer le président (Félix) Tshisekedi à une date qui sera indiquée par le médiateur", a déclaré à la presse le représentant de l'Angola, Tete Antonio.
Les causes profondes du conflit
Cette déclaration fait suite à une réunion à Luanda, capitale de l'Angola, entre M. Kagame et le président angolais Joao Lourenco, médiateur de l'Union africaine (UA).
"Les chefs d'État se sont mis d'accord sur les mesures clés à prendre pour s'attaquer aux causes profondes du conflit et sur la nécessité de maintenir les processus de Luanda et de Nairobi pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région", a déclaré la présidence rwandaise sur X, anciennement Twitter.
Fin février, la présidence de la RDC a déclaré sur X, citant Tete Antonio : "Le président Félix Tshisekedi a en principe donné son accord pour rencontrer son homologue rwandais".
Mais elle ajoute que "Félix Tshisekedi exige le retrait des troupes RDF (rwandaises) du territoire congolais, la cessation des hostilités et des quartiers rebelles du M23 avant de rencontrer Paul Kagame".
Des millions de personnes déplacées
La dernière rencontre entre Kagame et Tshisekedi a eu lieu dans la capitale éthiopienne le 16 février, en marge du sommet des dirigeants de l'UA, lors d'un "mini-sommet" organisé par Lourenco.
Après huit ans de sommeil, les rebelles du M23 ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés de larges pans de la région du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.
Fin 2023, l'ONU estime que près de sept millions de personnes sont déplacées en RD Congo, dont 2,5 millions dans le seul Nord-Kivu.