Les autorités de Niamey veulent renforcer la sécurité d'installations électriques et dépôts de carburant de la capitale du Niger face à la "menace" d'un groupe hostile au régime militaire, a indiqué vendredi la télévision publique.
Selon Télé Sahel, le général Assoumane Abdou Harouna, gouverneur de Niamey et figure du régime militaire issu d'un coup d'Etat, a présidé jeudi un conseil régional sur la sécurité de la capitale "et ses alentours".
"Face à la menace de sabotage du Front patriotique de libération (FPL) de Mahamoud Sallah", le conseil a discuté du renforcement de la "vigilance" et de la "sécurisation" de certaines "installations" à Niamey, a indiqué Télé Sahel.
"En particulier" celles "de la Société nigérienne d'électricité" (Nigelec) et des "dépôts de la Sonidep" (Société nigérienne des hydrocarbures), deux entreprises publiques, a précisé le média.
Rétablir la légalité constitutionnelle
Le FPL est né en août 2023, un mois après le renversement du président Mohamed Bazoum par un coup d'Etat, dont est issu le régime au pouvoir.
Mahamoud Sallah a créé le FPL à la frontière lybienne (nord). Il avait déclaré sur Facebook avoir pris les armes contre les militaires au pouvoir, pour demander "la libération" de M. Bazoum, détenu dans sa résidence de Niamey, et "le rétablissement de la légalité constitutionnelle".
M. Sallah a menacé "de faire sauter des installations" notamment "pétrolières" dans l'Agadem (nord-est), qui abrite les puits d'or noir et d'où il est originaire. Pour l'heure, le FPL n'a pas mis ses menaces à exécution.
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M. Sallah avait dirigé un autre front rebelle de 2019 à 2022. Il voulait lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance sous Mahamadou Issoufou et son successeur, Mohamed Bazoum, élu en 2021.
Après avoir déposé les armes, il avait été reçu par M. Bazoum.
Couper les sources de ravitaillement
Par ailleurs, le conseil régional - qui regroupe notamment de hauts responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS)-, a annoncé un "contrôle" dans "la distribution du carburant" par les stations services, aux particuliers ainsi qu'aux "compagnies de téléphone".
Une mesure prise pour couper les groupes terroristes de leurs sources de ravitaillement.
Le Niger est frappé dans son ouest et son sud-est par les attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daesh.
Le conseil veut aussi effectuer un "contrôle rigoureux sur les sorties des vivres" à "destination des zones rouges" par "des organismes, des ONG".
Niamey est la principale source de ravitaillement pour la région de Tillabéri, théâtre d'attaques meurtrières proche du Mali et du Burkina Faso, également minés par les violences jihadistes.