Le ministère soudanais des Affaires étrangères a fermement condamné l'attaque visant le convoi de l'ambassadeur de Türkiye à Khartoum, Ismail Cobanoglu, samedi.
Dans son communiqué publié dimanche, le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé les Forces de soutien rapide d'avoir perpétré l'attaque contre la voiture du diplomate turc.
Le communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères a qualifié les FSR de "forces rebelles", les accusant d'avoir mené "des attaques contre le siège de missions diplomatiques étrangères. Ils les tiennent, également, pour responsables des affaires de viol contre des volontaires d'organisations humanitaires internationales".
Le véhicule de l'ambassadeur de Türkiye au Soudan a été la cible de tirs d'armes à feu, samedi, alors que les combats se poursuivent entre l'armée et un groupe paramilitaire dans la capitale Khartoum et ses environs.
Aucune victime n'a été signalée et l'origine des tirs qui ont visé le véhicule d'Ismail Cobanoglu n'est pas claire, ont déclaré des sources diplomatiques turques, sous couvert d'anonymat car elles n'étaient pas autorisées à communiquer avec les médias.
"Aucun de nos frères, ni l'ambassadeur, ni les gardes, y compris les membres de nos forces spéciales, n'ont été blessés. Le véhicule a par contre subi des dommages", a déclaré aux journalistes le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Concernant l'attaque, il a ajouté : "Il arrive que les affrontements s'intensifient dans la rue où se trouve le siège de l'ambassade de Türkiye. Les tensions et le conflit dégénèrent. Aussi, pour la sécurité de notre ambassade et de nos collègues, nous avons décidé de transférer temporairement notre ambassade à Port-Soudan, sur les conseils du gouvernement de transition."
Cavusoglu a déclaré que les discussions avec l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se poursuivent afin de déterminer ce qui a conduit à l'attaque.
L’armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) se sont échangé des accusations quant à la responsabilité de l'attaque contre le convoi diplomatique turc.
Un communiqué, des FSR accuse l'armée d'avoir ouvert le feu contre le véhicule de l'ambassadeur Cobanoglu.
"Cette dernière attaque n'est qu'une nouvelle violation flagrante par les forces armées soudanaises des normes internationales et des accords protégeant les missions diplomatiques", a déclaré le groupe paramilitaire.
Et le communiqué d’ajouter : "Cette attaque s'est produite en dépit de la coordination préalable des efforts d'évacuation et du fait que les locaux de l'ambassade sont sous le contrôle des forces armées soudanaises ".
Les FSR ont déclaré que leurs forces avaient réussi à évacuer l'ambassadeur turc et sa délégation et à les mettre en sécurité.
Un conflit opposant deux généraux rivaux - le chef d'état-major de l'armée Abdelfattah al-Burhan et le commandant des Forces de soutien rapide (FSR) Mohamed Hamdan Dagalo, dit "Hemidti" - s'est déclenché le 15 avril, faisant à ce jour plus de 550 morts et des milliers de blessés.
Un désaccord s'était installé ces derniers mois entre les deux parties concernant l'intégration des Forces de soutien rapide (FSR) au sein des forces armées, une condition essentielle de l'accord de transition conclu entre les groupes politiques et l'armée au Soudan.
Le pays africain n'a plus de gouvernement depuis l'automne 2021, date à laquelle les militaires ont destitué le gouvernement de transition du premier ministre Abdalla Hamdok et décrété l'état d'urgence, une décision qualifiée de "coup d'État" par les acteurs de la scène politique soudanaise.
La période de transition, qui a débuté en août 2019 après l'éviction du président Omar el-Bashir, était censée se terminer par des élections au début de l'année 2024.