Le Ministre des Affaires étrangères du Mali a convoqué, mercredi 20 décembre 2023, l’Ambassadeur d'Algérie. Photo : MAE Mali

Le Mali a rappelé son ambassadeur en Algérie après l'avoir accusée d'ingérence dans ses affaires intérieures en rencontrant des chefs rebelles notamment, ont déclaré des responsables, aggravant les tensions diplomatiques entre les deux voisins au sujet des efforts visant à mettre fin à la rébellion armée dans le nord du Mali.

Le régime militaire malien a déclaré vendredi qu'elle rappelait l'ambassadeur Mahamane Amadou Maïga d'Algérie "pour consultation avec effet immédiat", selon une lettre adressée par l'ambassade du Mali au ministère algérien des affaires étrangères.

L'Algérie a été le principal médiateur dans les efforts de paix entre le Mali et les rebelles touaregs locaux, dont la campagne séparatiste dans le nord a plongé le pays dans un violent conflit depuis plus d'une décennie.

En 2012, ils ont délogé l'administration malienne de la ville, déclenchant une série d'événements qui ont déstabilisé le pays.

L'Algérie a joué un rôle clé dans la signature d'un accord de paix en 2015 entre le Mali et les rebelles - un accord qui s'est effondré après que les deux parties se sont accusées mutuellement de ne pas le respecter.

Les efforts algériens pour la paix

Plus tôt dans la semaine, le Mali a convoqué le chef de la diplomatie algérienne "pour exprimer sa vive protestation suite aux récents actes inamicaux des autorités algériennes sous couvert du processus de paix au Mali", a déclaré le gouvernement en référence aux réunions.

L'Algérie a joué un rôle clé dans la signature d'un accord de paix en 2015 entre le Mali et les rebelles - un accord qui a échoué après que les deux parties se sont accusées mutuellement de ne pas l'avoir respecté. / Photo : TRT World

"Ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali", a déclaré le Bureau malien de l'information et de la presse, exhortant l'Algérie à "privilégier le dialogue avec les autorités maliennes".

L'Algérie a réagi en convoquant jeudi le chef de la diplomatie malienne et en l'invitant à "s'associer aux efforts actuellement entrepris par l'Algérie pour donner une nouvelle impulsion (à l'accord)", selon un communiqué de son ministère des affaires étrangères.

Elle a défendu les rencontres avec les chefs rebelles, ajoutant qu'elles "s'inscrivent parfaitement" dans le cadre des efforts déployés par l'Algérie pour faire respecter l'accord et contribuer à la paix au Mali.

Le différend entre les deux pays pourrait menacer davantage les efforts de paix au Mali, où de nouveaux affrontements ont éclaté entre le forces armées et les rebelles touaregs au cours des derniers mois.

Les analystes ont mis en garde contre le risque d'une recrudescence de la violence dans une région déjà menacée par des terroristes liés à Al-Qaïda et où les forces françaises et les forces de maintien de la paix des Nations unies se sont retirées ces derniers mois.

AP